Le truc qui vous fait le plus kiffer sur votre terrasse, c’est quand toutes les plantes se chevauchent les unes entre les autres.
C’est quand une plante que vous aviez oubliée refait surface au travers d’un plant de tomate.
(et c’est normal pour un fervent défenseur de la non-monoculture)
Votre truc à vous, c’est l’observation.
Vous prenez votre pied lorsque plein de petites pousses se mettent à germer dans vos pots de fleurs quelques jours après une bonne pluie d’été.
Pour vous, un papillon qui se balade sur votre terrasse, c’est un cadeau (pour d’autres, c’est une menace #chenille).
D’ailleurs, voir une chenille dévorer votre chou en plein jour ne vous fait ni chaud ni froid.
C’est juste que vous trouvez ça curieux et fascinant à la fois.
Certaines personnes vous considéreront comme étant « perché » ou « bobo-écolo »..
.. et d’autres vous écouterons parler de ça pendant des heures…
C’est ainsi.
Soit on aime le vivant, soit on écoute le vendeur de jardiland.
…
Ne pas intervenir, c’est favoriser le vivant.
Est-ce que c’est en coupant ou en arrachant les plantes sèches de vos pots de fleurs que vous allez donner l’opportunité à la vie de s’installer ?
Et si vous avez un jardin, est-ce que c’est en allant le piétiner pour faire un peu de nettoyage que vous allez avoir un sol vivant ?
Je ne crois pas…
Cet été, dans la grande majorité des régions de France, nous avons connu l’une des pires sécheresses que je n’ai jamais vu de toute ma vie.
Et, au mois d’août, je voyais encore des gens tondre leur pelouse ou arracher toutes les plantes de leur jardinière parce que, soi-disant, les plantes qui ont soufferts, ça fait pas joli…
C’est la maladie de l’Homme.
Il est formaté pour faire propre.
Son « jardin » doit être nickel et le plus esthétique possible (et comme on dit « la beauté se trouve dans l’œil de celui qui regarde »).
Quand vous arrachez une plante, vous détruisez une partie de la vie du sol.
Pire, quand vous faites ça en pleine sécheresse, vous mettez à découvert toutes les petites bébêtes qui étaient en « éténation » (mot que je viens d’inventer pour définir l’hibernation d’été).
Parce que oui, il n’y a pas qu’en hiver que la nature prend une pause.
Quand les températures sont trop chaudes et que le manque d’humidité se fait ressentir, certaines bébêtes se mettent à l’abri et attendent la pluie ou une petite rosée matinale pour se dégourdir les pattes.
Et comment voulez-vous qu’il y est cette petite rosée du matin si votre terrasse est nickel propre sans aucun végétal ?
De quoi vont se nourrir ces petites bébêtes si toutes vos plantes sont à la poubelle parce qu’elles étaient soi-disant foutues ?
Bon, je vous accuse, mais je sais très bien que vous faites partie de ceux qui laissent faire.
Je sais très bien que vous faites partie de ceux qui ont été émerveillés quand ils ont vu la nature rejaillir de ses cendres ces dernières semaines où la pluie a fait son retour.
Et si par mégarde, vous avez faites partie de ceux qui regrettent d’avoir cédé à l’emprise du regard des autres et que vous avez arraché toutes les plantes soi-disant « passées », je vous invite à prendre un peu de recul et a vous faire une promesse.
L’année prochaine, ne refaites pas cette erreur !
C’est peut-être un peu « dégeu » de laisser quelques plantes sèches, mais c’est ça aussi de laisser faire la nature..
.. de faire de la permaculture.
Au lieu d’enlever, promettez-vous d’observer (la nature est pleine de surprises si vous lui laissez le temps).
Et rien ne vous empêchera d’ajouter en semant quelques graines d’engrais verts ou en plantant discrètement quelques plantes ou légumes d’hiver…
Bon weekend.
Fabrice.
Merci Fabrice pour ce rappel. J’avoue que je n’ai pas toujours la patience d’attendre que la nature fasse son travail. Et j’aime bien nettoyer un peu de temps en temps 😉 Mais quand même, jardiner, c’est aussi observer, improviser et effectivement attendre… Rien de plus ennuyeux qu’un jardin, un balcon, une terrasse où tout est toujours nickel.
Amicalement
Valérie