Et oui, j’ai utilisé le mot lutte…
Moi qui prône constamment le jardinage avec la nature et non pas contre la nature..
..me voilà, rampant, au milieu du potager, vêtu d’un treillis militaire tout en me dessinant des motifs de camouflage sur le visage avec mes doigts pleins de bave d’escargot.
Qu’est-ce que vous voulez, ça rajoute un peu de piment.
Et sans méchant, il n’y a pas de super héro !
… 🙂
Bref.
Si vous êtes nouveau ici, bienvenue.
Le concept des mails « Les 12 principes de la permaculture appliqués à … » est simple :
je prends un sujet en particulier et j’en parle au travers des 12 principes de la permaculture (ceux de David Holmgren).
Pas de grandes théories.
Juste un sujet avec des idées et des mécanismes de pensées qui vont vous permettre de réviser les fondamentaux de la permaculture.
Bon, c’est parti !
1/ Observer et interagir
Au lieu de vous mettre à ramper comme moi, prenez plutôt du recul.
A l’aube ou au crépuscule, observez quelle quantité de limaces sont de sortie, combien d’espèces, etc…
Y a-t-il des bébés limaces ? Des prédateurs ? (en général les carabes sortent à la même heure… au crépuscule).
Une fois que toutes ces informations seront bien ancrées dans votre petite tête, vous serez dans la capacité d’agir en conséquence (et non à l’aveuglette).
2/ Capter et stocker l’énergie
C’est simple, est-ce que ces limaces peuvent être une ressource dans votre potager ?
Si vous avez une mare sans limaces (ce qui serait inquiétant mais bon… faisons comme si), pourquoi ne pas y transporter (ou envoyer valser 😂) quelques limaces ?
Si vous avez des canards « coureur indien » c’est le moment de les lâcher un petit quart d’heure chaque soir…
Si vous habitez en ville et qu’il y a un poulailler collectif (ou partagé) dans votre quartier, c’est le moment d’aller nourrir les poules !
Alors oui le concept de « poulailler partagé » urbain peut paraître fou, mais ça se fait !
3/ Obtenir une production
C’est simple, si vous engraissez vos crapauds, ils feront des bébés affamés de limaces.
Si vous nourrissez vous poules, elles feront plus d’œufs.
Et si vous engraissez vos canards peut-être qu’un jour ils feront des œufs !
4/ Appliquer l’autorégulation et accepter la rétroaction.
Ce n’est pas parce qu’un problème est résolu que tout va bien !
Généralement, ça crée d’autres problèmes comme par exemple une « nuisance sonore » dû à la prolifération de crapauds ou une contrainte quotidienne (mais ponctuelle) dû à la chasse aux limaces…
Le problème, c’est toujours la solution
5/ Utiliser et valoriser les ressources et les services renouvelables
Là, il n’y a pas 50 000 solutions..
..il y en a des milliards !
La seule et unique ressource renouvelable, c’est la nature.
Jetez un œil dans votre potager, mais aussi dans votre voisinage !
Attention, je ne vous incite pas à aller couper de l’herbe chez vos voisins mais plutôt à discuter avec lui par exemple (s’il est sympa) et à trouver des solutions ensemble (les déchets des uns sont les ressources des autres).
Et il n’y a pas que vos voisins, il y a aussi les parcs publics, les bois, etc…
Bref, soyez curieux !
6/ Ne produire aucun déchet
Evitez de prendre la voiture pour aller acheter du ferramol ou des bouteilles en plastique (en guise de cloche de protection pour vos plants).
Le bilan déchet est une catastrophe…
7/ La conception, des grandes structures (ou des motifs) aux détails
Alors ça c’est ce que je fais systématiquement et je vous invite à faire pareil (je sais que vous faîtes tous cette erreur 🧐).
Pour commencer, prenez une grande inspiration..
..et arrêter avec les petites techniques magiques (si ça marchait, ça se saurait).
Oubliez, les coquilles d’œufs broyées, les flocons d’avoine, ou le verre pilé. La première année (surtout si vous apportez beaucoup de matière organique), vous serez envahi et les petites techniques comme celle-ci ne servent à rien.
Concentrez-vous sur les grandes stratégies et mettez en pratique le principe n°9 (on va y venir..).
8/ Intégrer au lieu de séparer
Si vous décidez d’installer des abris pour les prédateurs, faîtes-ça bien !
Mieux vaux faire un abri à lézards un peu loin du potager et s’assurer qu’il se trouve à l’endroit où le soleil tape à partir du moment où il se lève jusqu’à ce qu’il se couche.
N’oubliez pas que tous les animaux ont la capacité de se déplacer.
Ce n’est pas parce que le jardin est calme quand vous y êtes que c’est pareil quand vous n’y êtes pas.
Quand le chat n’est pas là, les souris dansent…
Non plus sérieusement, construisez les abris au bon endroit sinon ils resteront vides.
9/ Utiliser des solutions lentes et à petite échelle
Faites des tests..
..et n’ayez pas peur de perdre une année ou deux..
..ce n’est pas parce que le hérisson ne s’est pas installé qu’il n’a pas repéré votre abri…
10/ Se servir de la diversité et la valoriser
Les oiseaux, les carabes, les lampyres, les staphylins, les orvets, les serpents, les lézards, les salamandres, les grenouilles, les sylphidés, les hérissons, les araignées, les nématodes, les vers luisants, les oies, les canards, les poules, les crapauds et certains coléoptères…
Ca, ce sont la plupart des prédateurs des limaces..
..et plus vous en avez dans votre potager, mieux c’est.
A vous de voir lesquels sont naturellement présent autour de vous et donnez leur un coup de pouce !
PS : la limace peut aussi être une prédatrice pour elle-même (surtout celle-ci).
11/ Utiliser les bordures et valoriser la marge
Les limaces ne savent pas nager.
Faites un potager sur l’eau et vous serez tranquille 😉
Et pour en revenir aux prédateurs, si leurs abris sont vraiment loin, facilitez-leur l’accès au potager en leur créant des chemins « intelligents » et « adaptés ».
12/ Face au changement, être inventif
Comme je le disais dans le principe n°4, il se peut que vous vous retrouviez face à d’autres « problèmes » une fois que votre « problème » de limaces sera résolu.
D’ailleurs, si c’est votre cas, dites-le moi, je suis curieux de savoir…
Voilà tout.
Très bon weekend.
Fabrice.
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