La vision, c’est la grande différence qu’il y a entre un potager en permaculture et un potager classique.
Un potager en permaculture, c’est une vision long terme.
On définit un objectif. On le découpe en petits morceaux. On les priorise et on avance, pas à pas, vers cet objectif.
Le chemin est long. Il peut prendre des années ! (même sur des petits espaces).
Le plus difficile, c’est le démarrage.
Parfois, on commence même à jardiner sans avoir de plan exact. On jardine « à vue », juste pour le plaisir (c’est même mieux pour respecter le principe de « la première année d’observation »).
A l’inverse,
un potager classique c’est une vision court terme. On prend un modèle unique – on l’applique – et on le répète chaque année.
Si quelque chose ne fonctionne pas, on ne se pose pas de question – on supprime.
Par exemple, ce n’est pas parce qu’un arbre fruitier donne moins de fruits que l’année précédente qu’il a capitulé et qu’il faut le couper.
La nature est ainsi.
Il peut très bien donner beaucoup plus de fruits l’année suivante.
(Ce phénomène de « fructification au hasard » est un procédé naturel que l’arbre a développé pour se protéger des rongeurs.
Pourquoi ?
Et bien s’il donne toujours plus de fruits d’année en année, il y a de fortes chances pour que des rongeurs ne viennent à s’installer à son pied et profiter du filon jusqu’à leur retraite !
Et l’objectif de l’arbre n’est pas de faire un élevage de souris mais que ses fruits soient disséminés le plus loin de lui afin de conquérir le monde).
Ce n’est pas un hasard qu’il y est du hasard dans la nature ! (pire citation de ma vie 😅).
…
Pour en revenir à cette histoire de potager classique, je disais que chaque année on repart à zéro.
Bêchage avant l’hiver pour mettre la terre « au repos » et tuer les limaces.
Petit coup de désherbant au printemps pour ne pas avoir à sortir la binette.
Binage et arrosage à répétition tout l’été, pour avoir des salades toujours plus belles que le voisin..
..et concours de courge à l’automne.
Et les lois du vivant dans tout ça ?
Et le hasard ?
..C’est justement ce que la permaculture nous enseigne.
Observer et utiliser les lois du vivant pour créer des systèmes autonomes et résilients.
Un potager en permaculture c’est comme un être vivant.
Il y a d’abords le stade de bébé. C’est là où démarre la vie. C’est le lancement. Ca demande beaucoup d’énergie et d’attentions (relancer la vie du sol, laisser les plantes vivaces s’installer, etc…).
Puis il y a l’enfance. Il fait beaucoup d’erreurs, mais aussi des découvertes (les limaces, les ronces, etc…).
Et puis il y a le passage à l’âge adulte où il apprend à se connaître, jusqu’à atteindre l’équilibre.
Et c’est pareil pour tout.
C’est la seule et unique voie que la nature nous propose…
Fabrice.
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