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Damien Dekarz et la permaculture urbaine, l’interview (2 ème partie)
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par | 29-09-2019

Voici la deuxième partie de l’interview de Damien Dekarz et ça se passe toujours au jardin du château d’eau. Bonne lecture 😉


Avant de commencer la lecture, je vous invite à lire la première partie de l’interview (à moins que ce soit déjà fait !).

Si vous préférer écouter la version audio, rendez-vous sur mon canal Telegram et recherchez « Damien Dekarz ».



Permaculture urbaine (suite)


Fabrice : En permaculture, on dit que les déchets des uns sont les ressources des autres.

Est-ce que tu aurais des idées à donner aux personnes qui sont en ville pour récupérer des déchets comme par exemple du marc de café pour faire pousser des champignons.




A Lyon, je sais qu’il y a une champignonnière qui donne ses substrats quand ils arrivent en fin de culture.

C’est de la paille mélangée à du marc de café.



C’est un grand défi de trouver de la matière organique en ville.




Est-ce que tu aurais des idées ?


Damien Dekarz : comme tu dis, en ville c’est difficile de trouver de la matière organique mais je pense qu’il y a des personnes qui voudraient faire du compost mais qui ne sauraient pas quoi en faire !

Quand on mange des bananes, des pommes, des pommes de terre et tout un tas de légumes, on a des épluchures et en ville on ne sait pas forcément quoi en faire.

Je pense que si on en parle à tous les gens de son immeuble (si par exemple on habite dans un immeuble), il y a probablement des gens sympas et, dans ces gens sympas, il y en a peut-être qui ne savent pas quoi faire de leur compost et qui seraient contents d’avoir quelqu’un qui vient récupérer toutes ces épluchures.



Ouais, tous ces déchets de cuisine qui n’en sont pas en faite.



Un déchet de cuisine c’est une ressource de ouf pour jardiner !

Tu mets tes déchets de cuisine au fond d’un pot et t’as ta lasagne !

Donc je dirais d’aller voir les voisins, recréer du lien avec eux pour essayer de récupérer leurs déchets de cuisine ça peut être une solution.


Il y a aussi ce qu’on appelle les « lombricomposteurs » qui peuvent très bien se développer en ville.

Si l’on veut un terreau fertile et bien on peut très bien mettre ses déchets de cuisine dans un lombricomposteur et créer un terreau de très très bonne qualité.

Voilà.

Potentiellement on peut aussi aller voir les espaces verts quand ils tondent les parcs pour voir si la tonte est récupérable.

On peut aussi récupérer les feuilles mortes qui tombent au pied des arbres.

Voilà…

Il y a tout un tas de petits trucs que l’on peut mettre en place…


Fabrice : OK, merci !

J’ai une question « jardinage ».

Il y a une lectrice du blog qui essaie de faire pousser des tomates et de la menthe sur son balcon.


Sa terre est bonne, elle arrose bien et c’est bien exposé mais, ça ne pousse pas.

Elle m’a dit qu’elle habitait près de la plage (mer Méditerranée) et du coup est ce que tu penses que l’air marin peut…, en gros est-ce que tu as déjà vu des potagers près de la mer qui fonctionne bien ?


Damien Dekarz : alors j’essaie de réfléchir… effectivement il y a plein de plantes qui ne supportent pas les embruns ou l’atmosphère salée de la mer… ça peut être un facteur très limitant…

Il faudrait se tourner vers des végétaux qui sont résistants à ces embruns.

Je pense qu’il y a pas mal de choux comme le chou maritime notamment qui est une plante perpétuelle qu’on peut très bien cultiver et qui résiste très bien aux embruns.

Une autre plante que je connais et que l’on peut cultiver en pot c’est l’éléagnus qui fait des baies comestibles et qui résiste très bien aux embruns.

Et…

Heu…

Comme ce n’est pas une problématique avec laquelle je me suis confronté, je n’ai pas beaucoup de réponses mais je pense qu’il faudrait se retourner vers ces plantes qui résistent bien à ces ambiances très salées.

Mais, effectivement, il n’y a pas beaucoup de légumes qui aiment l’air marin.

C’est un des problèmes quand on vit près de la côte… après on peut peut-être se protéger de ces embruns en faisant des haies mais bon ce n’est pas évident vu que c’est une atmosphère globale…


Fabrice : oui, son balcon est dos à la mer et comme tu dis, c’est global…


Damien Dekarz : Alors justement c’est l’occasion d’être hyper créatif, de sortir des légumes classiques et d’aller voir dans son coin, dans sa ville ou dans son quartier des gens qui ont des potagers et observer ce qui pousse bien.

Il y a probablement des gens qui font pousser quelques légumes…

Et sinon il y a des plantes qui résistent bien aux embruns et je pense qu’en faisant quelques recherches sur internet…

Chou maritime, éléagnus, et il doit y en avoir plein d’autres !


Fabrice : J’avais vu dans une de tes vidéos que tu associais le haricot grimpant avec la tomate (pour que le haricot tuteur la tomate sans avoir à le faire soi-même…).

J’ai essayé et ça marche plutôt bien mais je pense qu’il faut bien gérer le moment où tu sèmes le haricot.

J’ai semé un peu tard (il faut de la chaleur et du soleil pour que le haricot germe bien)…

Est-ce qu’il y a des variétés de haricots mieux adaptées à certaines tomates ?

Vu que chaque tomate à un port différent…

Ou est-ce que pour toi ça a toujours bien marché ?


Damien Dekarz : Alors c’est vrai que des fois il y a des haricots grimpants qui sont trop volumineux.

Là, j’en ai un que j’aime bien et qui est très très productif.

C’est le haricot « sabre » et il fait de très beaux haricots un peu grands.

Il a tendance à être très « envahissant » mais par contre il peut être bien pour attacher une tomate et, quand il devient « trop grand », on peut le guider pour qu’il sorte du pot et qu’il monte sur le mur, sur un grillage ou sur une autre plante de la terrasse ou du balcon.

Il n’est pas obligé de faire toute sa vie sur la tomate, il peut juste « l’enrouler » un peu et après, avec un bambou ou un tuteur, on l’envoie à l’extérieur.



Donc, j’aurais tendance à dire que le haricot sabre est un chouette haricot !



Et là ça me fait penser à un autre truc qui est un haricot vivace !

Peut être que tout le monde ne le connaît pas, c’est le haricot « orteil de précheur ».

C’est un haricot à rames, grimpant et qui repart de sa souche… surtout quand on habite en ville ça peut être intéressant parce qu’il fait souvent moins froid qu’a la campagne (sa souche résiste à -10°C).

Donc on peut le semer une fois dans un pot, chaque année il va ressortir et va recommencer quoi !



Donc je réponds un peu à côté mais bon, t’as des pistes de réflexions 🙂


Les dernières questions…


Fabrice : Merci !

Pour les dix ans de la graine indocile, tu étais aux « rencontres nationales de la permaculture ».

J’aurais voulu y être mais je n’ai pas pu… enfin bref, j’irais peut-être l’année prochaine !

Je voulais savoir à qui tu conseillerais ce genre d’événement… ?

Bon, on sait très bien que c’est pour les gens qui s’intéressent à la permaculture mais qu’est ce qu’on peut découvrir là-bas… ?


Damien Dekarz : Je dirais… cet événement ça plaît à certains et à d’autres ça ne plaît pas.

Il y en a qui vont vouloir voir des techniques de jardinage.

Ils vont aller aux rencontres de la permaculture et ils vont se dire mais ils font des rockets stoves, ils proposent des trucs sur l’énergie, les relations humaines, sur l’éco-construction.



Donc si l’on vient ne chercher que du jardinage, on peut être perdu dans ce genre de rencontres.

Par contre, si l’on n’arrive pas bien à comprendre en quoi la permaculture c’est autre chose que du jardinage…



Moi j’ai rencontré des gens qui comprennent que c’est une philosophie qui va plus loin que le jardinage mais concrètement ils n’ont pas saisi le truc !

Et le fait d’aller à ces rencontres nationales de la permaculture, ça permet de bien voir la globalité de la permaculture.

Peut-être que tu n’apprendras pas grand-chose sur le jardinage, mais t’auras vraiment une vision globale et en quoi la permaculture peut s’appliquer à tous les domaines qui entourent notre vie quoi !

C’est à la fois l’énergie, l’habitat, le sauvage et tout un tas d’autres choses que le jardinage.

Donc je le conseillerais à quelqu’un qui a envie de découvrir la globalité de la permaculture et qui a envie de passer un bon moment, parce que c’est sympa aussi 😉


Ok, on arrive sur les dernières questions…


Ok


Voilà, je voulais parler de ton livre rapidement.

Tu as sorti ton livre cette année qui s’appelle « la permaculture au jardin : mois par mois » et je voulais juste te dire que j’avais aimé le concept… en faite on n’avait jamais entendu « la permaculture au jardin » et je trouve que c’est vraiment le mot qui va bien !


Merci 🙂


Je voulais aussi parler de ton association qui propose des formations chez toi (au jardin du château d’eau) sur justement la permaculture en général et pas seulement sur le jardinage.

Où est-ce que l’on peut voir toutes les infos ?


Alors les infos pour tout ce qui est stage ou pour venir nous rencontrer et enfin tout ce qui est en rapport avec notre activité c’est sur le site de « la graine indocile ».

Il y a un agenda que l’on met à jour régulièrement et on sort de temps en temps des petits articles…

Avant j’écrivais beaucoup d’articles et depuis que je fais des vidéos, j’ai arrêté d’écrire des articles mais il y en a encore de temps en temps mais c’est surtout des liens qui mènent vers des vidéos 🙂


Et c’est quoi le programme pour 2020 🙂 ?


Pour la saison 2020 on n’a pas bien réfléchi, généralement on prépare le programme de l’année en janvier…

On va essayer de faire plein de trucs gratos.

Des journées rencontres, des chantiers participatifs et d’autres trucs pour pouvoir échanger gratuitement avec des gens.

On va aussi faire un stage ou deux, parce que les stages on aime ça, c’est génial.

Heu… voilà, je n’ai pas le programme exact mais c’est un mélange de journées rencontres, de chantiers participatifs, de stages… et on va essayer de s’amuser…

Prendre soin de l’homme et prendre soin de la planète en s’amusant un peu quoi !


Ok…



et tu as quelque chose à ajouter ?


Heu je dirais… merci de cette interview c’était sympa et puis bonne continuation !



Moi ce que j’aime bien c’est qu’on fasse des choses en s’amusant et qu’on ne soit pas toujours dans la contrainte.

La vie nous impose souvent des trucs galères.

On nous dit qu’il faut travailler dur, que la vie est dure, etc.

Moi j’aime bien regarder le bon côté et de profiter de chaque instant.

Donc voilà, essayez de profiter de tout ce qui est beau dans la vie !

Voilà, c’est tout !


Ben merci 🙂


Merci à toi


 👋


Voilà, c’est fini !

Merci encore à Damien pour sa simplicité et pour l’inspiration qu’il partage depuis toutes ces années.


La chaîne Youtube de Damien Dekarz (pour les tutos et réflexions permaculturelles)


Son livre « La permaculture au jardin – mois par mois » (pour jardiner son potager toute l’année) > et par ici pour soutenir la librairie permaculturelle !


Le site de la graine indocile (pour les stages et les rencontres au jardin du château d’eau)

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Je suis Fabrice Maira.

Je m'appuie sur ma solide expérience de terrain et sur la permaculture pour concevoir des espaces naturels durables.

 

 

🌱 30 ans de jardinage dans les pattes

🐞 7 ans à pratiquer la permaculture en pots de fleurs

👨‍🌾 4 ans dans un jardin partagé dont je suis à l'origine

👨‍🎓 Formé à la conception et au design en permaculture par Damien Dekarz

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