À propos        Articles         Podcasts
Design de jardin         Agenda offert         Formations

Après de longues semaines, je sors enfin la tête de l’eau pour vous donner des nouvelles de mon projet de jardin partagé en permaculture… les choses ne ce sont définitivement pas passées comme prévues… Et ouais, la permaculture humaine c’est long et compliqué (#PFH)… Allez, on en parle ?


Si vous découvrez mon blog (ou le fait que j’ai un projet de jardin partagé), je vais d’abord vous résumer la situation.


Un jardin partagé dans le village des bisounours

Ça, c’est ce dont je rêvais (il y a quelques mois) quand le maire du village a accepté de me prêter une parcelle de terrain pour mon projet.

C’était au mois de février (2019).

La saison des semis était sur le point de démarrer et mon potager de terrasse commençait tout juste à débourrer !
C’était son troisième printemps..

permaculture-terrasse-balcon-systeme-autonome
Ma terrasse (été 2019)

Ça faisait déjà un peu plus d’un an que je partageais mon aventure sur ce blog, sur les réseaux sociaux et dans les mails.

La terrasse était bien lancée et j’avais besoin de faire +.


… en fait, je me suis dit que le jardin partagé m’apporterait plein de bonnes choses comme :

  • Jardiner sur une plus grande surface (environ 120 m²) et en pleine terre.
  • Créer des connexions au sein du village (humain, biodiversité, recyclage de déchets, etc…)
  • Favoriser et observer la biodiversité au sein du village (et donc autour de ma terrasse).
  • Utiliser le surplus de la terrasse pour le jardin (et vice-versa à l’avenir).
  • Créer du lien social et diffuser mon message autour de la permaculture (et de la transition).
  • Expérimenter toujours plus sur la permaculture urbaine et le partager avec vous !
  • Etc, etc…


Pour rappel, j’habite un village dortoir au sud de Lyon et quand j’ai commencé à parler de mon projet de jardin partagé en permaculture à diverses associations autour de chez moi, la plupart des gens me regardaient avec des yeux étonnés.

Certaines personnes m’ont carrément dit que c’était perdu d’avance ! Que personne ne s’intéresse à la permaculture du côté de chez moi et que j’allais me retrouver seul !

Mais quand j’ai pris une décision, dur dur de me faire changer d’avis… alors, j’ai tout de même continué.


Pourquoi ?
En fait, j’avais 2 bonnes raisons d’y croire…


1 ère bonne raison – De plus en plus de monde s’intéresse à la permaculture…

Comme j’en parlais dans le dernier article, depuis le film « Demain », il y a tout un tas d’initiatives vers la « transition ».

Grâce à ce documentaire, plein de gens sont sorti d’une pensée orientée « problèmes » pour se diriger vers une pensée orientée « solutions« .

Et, un jardin partagé, c’est un lieu où l’on jardine mais aussi un lieu d’échanges où l’on a l’opportunité de refaire le monde autour d’un plant de tomate 😉


2 ème bonne raison – Je me laissais un an pour lancer concrètement le jardin partagé

La deuxième croyance c’est que je pensais avoir du temps devant moi.

Je pensais que 2019 serait l’année où je rassemblerais toutes les personnes intéressées par le projet et 2020 celle où le projet commencerait à « vraiment » naître…

En fait, je voulais que chacun y trouve sa place.


Mais rien ne s’est passé comme prévu…

Comme j’en parle plus en détails dans cet article, le 1 er mai 2019, je me suis retrouvé (du jour au lendemain) avec le maire et toutes les personnes intéressées par le projet (que je n’avais pas encore rencontrées !) dans l’ancien potager de l’école (qui, pour couronner le tout, n’était pas le terrain prévu à la base !).

D’un seul coup, j’avais le beurre et l’argent du beurre !
Il y avait très peu de travaux à faire pour que le terrain soit « jardinable » et d’ici 2 semaines les risques de gel seraient complètement terminés (idéal pour commencer à planter des tomates et des courgettes !).


Le hic c’est que personne ne connaissait la permaculture et, comme je viens de le préciser, je n’avais pas prévu de commencer à jardiner cette année !


J’ai tout de même décidé de lancer quelques cultures (pour faire plaisir aux autres).
Et pour mon plaisir aussi j’avoue 😅

Alors, on a fait quelques lasagnes pour étouffer les herbes et pour êtres certains d’avoir de bonnes récoltes.
Je pense que c’est la façon la plus rapide de lancer une culture à condition d’avoir la matière organique à disposition

En même temps j’organisais une à deux réunions par semaine pour faire le point sur l’avancement des « travaux ».
Et aussi pour parler de permaculture et de jardins partagés afin de titiller la curiosité de mes nouveaux ami.es jardinier.es

Très vite, 3 des 7 personnes ont décidé de quitter le projet en tout bien tout honneur…
Ils voyaient très bien qu’on n’était pas là pour mettre de l’anti-limace, arracher toutes les mauvaises herbes et maximiser les cultures !


J’ai mis beaucoup plus d’énergie que prévue !

Et, les 2 premiers mois, je ne pensais plus qu’au jardin partagé.

Préparation des lasagnes, plantations, stockage de l’eau et de la matière organique, compostage, organisation des réunions, création de l’association, conflit avec le voisinage, etc.., etc…

J’étais sur tous les fronts ! (certaines personnes m’ont bien aidé et, pourtant elles ont quitté le projet au bout de quelques semaines…)


Bref, je ne suis pas là pour me plaindre mais pour que vous vous rendiez compte du travail que c’est et pour que vous appreniez de mes erreurs !
Un projet comme celui-là demande pas mal de temps et d’organisation…


Vous l’avez peut-être remarqué, j’ai mis beaucoup moins d’énergie sur le potager de la terrasse cette année (et sur les posts instagram 😉 ).
J’ai quand même été surpris par l’efficacité et la résilience des lasagnes de mes pots de fleurs !


Bref, à partir du mois d’août j’ai commencé à lever le pied et à me détacher un peu du jardin…

J’avais besoin de faire le vide.
De toute façon, en août, il n’y a plus grand-chose à faire à part récolter et préparer les semis d’hiver.

J’avais besoin de repos, en septembre je partais chez la graine indocile pour le C.C.P et je ne voulais pas arriver là-bas en plein burnout 😆 !


La pause s’impose…

Le road trip jusqu’en Corrèze (et le stage en lui-même) m’ont permis de totalement déconnecter du jardin pour me reconnecter à moi-même.
Et il n’y a pas photo, le simple fait d’être entouré de gens avec qui vous partagez les mêmes valeurs, ça fait du bien !


J’espérais tout de même avoir des nouvelles du jardin de la part des 3 dernières jardinières; mais rien … 🙁



A mon retour, j’ai organisé une réunion au jardin pour prendre des nouvelles, les retrouver et faire un point sur les récoltes (très très fructueuses en tomates, courgettes, courges et potirons !! ).


Je ne vais pas m’attarder sur ce qui s’est passé, mais en gros je me suis fait incendier par la voisine et 2 des 3 jardinières restantes 🤯

J’ai eu tous les reproches du monde !

C’est une honte, les mauvaises herbes ça fait moche. Il faut tout arracher, faire propre et retourner la terre pour l’hiver (et j’en passe…).

Pourtant, j’avais pris le temps d’expliquer l’avantage d’avoir un sol vivant et comment faire en sorte de l’agrader grâce au paillage, au non labour, etc…
J’ai aussi eu des critiques sur ma façon de faire de la permaculture… apparemment, on peut faire de la permaculture « propre »

Bref, j’ai bien l’impression que la voisine a bien réussi à retourner tout le monde contre moi pendant mon absence 😅 (elle déteste les mauvaises herbes).


Elles m’ont finalement proposé de diviser le jardin en 2 pour faire moitié permaculture et moitié conventionnelle…

Ce à quoi j’ai répondu : « C’est soit on continue tous dans le même sens, soit j’arrête« .

Et les 2 jardinières ont refusé ma proposition et ont pris la décision de quitter l’association pour « chercher un terrain ailleurs »… (à mon avis, la décision était prise depuis longtemps…).


Bref, après ça j’ai pris quelques jours pour réfléchir à l’avenir du jardin en sachant qu’il ne reste plus que moi et une autre jardinière qui soutient le projet (mais qui va quitter le village en fin d’année ! #plusaucunespoir).


Le choix

Comme j’en ai souvent parlé (surtout dans les mails du jardin), j’ai toujours été critiqué sur ma façon de jardiner ce jardin.

Que ce soit la voisine (et son fils) ou les jardinier.es du village voulant faire partie du projet.
Même sur instagram j’étais critiqué lorsque je faisais des diffusions en direct pour montrer l’avancement du jardin


Voilà, tout ça mit bout à bout, ça pèse…

En fait, plus le temps avançait, moins j’avais envie d’aller au jardin afin d’éviter les conflits (et les crises de colère du fils de la voisine pour des histoires à dormir debout).
Ouf, mon séjour à la graine indocile m’a grandement aidé et j’en profite pour remercier l’association ainsi que tous les copains/copines du stage 🙂

Et je ne le fais pas assez souvent, merci à vous pour tous vos messages de soutien 🙂


Finalement, j’arrête ou je continue le jardin ?

Ecoutez, l’écriture de cet article est beaucoup plus long (et difficile) que prévu.

Ce que je vous propose c’est qu’on arrête là pour aujourd’hui et je termine la suite pour la semaine prochaine.

C’est pas marrant je sais mais ça vous laisse le temps de commenter ou de me poser vos questions si vous êtes dans le même cas par exemple…


Bref, très bonne journée à vous et à la semaine prochaine pour la suite 😉 #suspense

projet-jardin-partagé-peramculture-difficultés-pinterest


Alors, vous en pensez quoi de tout ça ?

🎁 Agenda nature et jardin potager offert :

Chaque mois recevez un mail avec :
- 2 activités jardinage au potager
- 1 activité pour se reconnecter à la nature
- 6 fiches techniques et tutos permaculture (répartis sur l'année) pour bricoler au jardin
- La liste des activités jardinage au potager et des semis que je fais sur le mois en cours

Des mails inspirants, rempli de bon sens et de principes de permaculture, pour vous reconnecter à la nature et créer un jardin comestible, durable et résilient (même en ville).

14 Commentaires

  1. Rosbo

    Bonjour, bravo pour tout ce que vous faites. Est-ce que vous pourriez me donner des conseils sur comment faire avec un terrain dont je suis propriétaire que je voudrais donner à des gens intéressés par une création de jardins partagés.
    Je voudrais le proposer à des habitants voisins qui n’ont pas de jardin. Comment définir cela chez un notaire?
    Je suis propriétaire avec mon frère d’un terrain de 4000m2 de terres et de bois, inconstructible depuis toujours, dans l’Oise, situé pour une petite partie dans le parc naturel de l’Oise; il y a quelques orchidées protégées dessus, mais elles sont enfouies depuis 5 ans dans un fouillis de verdure, il y a de grands arbres dessus, une ligne de haute tension survole une petite partie du terrain et de temps en temps l’EDF coupe une partie des grands arbres. Comment procéder pour trouver les gens qui pourraient être intéressés? Bref comment faire avec le maire. C’est à 300 mètres d’un tout petit village. Merci pour vos conseils. Annick Rosbo

    Réponse
    • Fabrice

      Bonjour Annick. Avant d’entamer des démarches, rapprochez-vous de votre communauté d’agglomération ou de votre collectivité pour voir si des associations locales seraient intéressées par votre projet. Si ce n’est pas le cas, voyez avec eux pour faire un appel à projet sur leurs réseaux de communication (bulletin municipal, financement d’un boitage, etc…).
      Et bien évidemment, venez nous donner des nouvelles !

      Réponse
  2. MARLENE WAHL

    Coucou
    Avant d’être un jardin partagé en permaculture, c’est avant tout un jardin partagé. Pour fédérer il faut y trouver du plaisir, il faut juste déplacer un peu le mot clef du projet, non plus permaculture mais jardin avec un J majuscule. Si tu veux réunir tous ces gens dans un but commun parle leur de jardinage plaisir et non de permaculture mais tu restes libre d’en appliquer les principes dont celui ci :Travailler avec la nature plutôt que contre elle sans compter que de vieux jardiniers ont toujours quelque chose a t’apprendre. Inverse la tendance, n’espere pas leur apprendre à jardiner à ta façon mais interesse toi a leur manière de planter et faire pousser. Les gens adore parler d’eux même et de leur jardin, c’est un peu comme chercher à apporter la démocratie a une dictature, ca doit venir de soi. N’essaye plus de convaincre, accepte leur difference et ils finiront spontanément par s’enrichir de la tienne.

    Réponse
  3. Fabrice

    Merci pour les précieux conseils.

    Je suis seul et ce n’est pas tous les jours facile effectivement. Je prends du temps pour me poser, ouf !
    Je me ressource aussi grâce au blog et en allant rendre visite à plein d’autres projets du futurs !

    Le secret : y croire !

    Réponse
  4. A.Langlois

    Et bonjour ami jardinier visionnaire!
    Le chemin est long et difficile vers le changement de mentalités.
    Je suis bénévole dans 2 jardins partagés et je comprends tout à fait tes difficultés. Pour amorcer le changement ,être seul c’est compliqué.. tout dépend de l’énergie que tu peux y mettre. Prends soin de toi surtout et prends le temps de te poser 😘

    Réponse
  5. Rayer

    Les gens ne changent pas.. Après il faut que tu fasses ce que toi tu désires et garder cette belle énergie 😊
    Bon courage avec ces irréductibles gaulois 😂

    Réponse
    • Fabrice

      Oui, 2020 je me recentre sur moi-même.
      Arf ces gaulois ils sont tombés dans la marmite trop jeune !
      Bye et merci !

      Réponse
  6. Pages

    Bonjour,
    Tu ne changera pas les mentalités, les gens fonctionnent et jardinent de cette façon depuis trop longtemps.
    Si tu veux que ton jardin partagé touche du Monde , il faut orienter ton travail en faisant adhérer une classe ou plusieurs de l’école car ce sont les enfants qui éduquent les parents de nos jours et qui feront changer les mentalités.
    Bon courage pour la suite et tiens moi au courant.
    👍Guillaume

    Réponse
    • Fabrice

      Bonjour,
      Et oui dur dur de changer les mentalités (mais j’aime bien semer des graines ;)).

      Pour ce qui est des enfants, je suis tout à fait d’accord.
      D’ailleurs c’est l’un des buts du jardin : donner une autre vision du jardin aux enfants du village (il y en a déjà un qui est venus et il m’a fait passer un design fait de ses propres mains :D).

      Merci pour ton message Guillaume et pas de soucis je vous tiens tous au courant d’ici quelque temps 😉

      Réponse
    • Thierry

      Il vaut toujours mieux de convaincre en faisant voir plutôt que d’essayer de convaicre avec de longs discours

      Réponse
  7. Audrey

    Hello! Cest Audrey (du stage ;))
    Je te donne mon avis mais ça n’engage que moi 😉
    Si on te prête ce terrain je dirais profites en ! Ce n’est peu être pas un jardin partagé mais ça reste un terrain et tu na besoin de personne pour jardiner 🙂
    Peut-être que quand il sera mis en place et productif les gens vont commencer à réfléchir et seront à nouveau intéressé par ta méthode 🙂

    En suite je dirais que ta voisine est une limite, comme on la vu au stage, et que tu dois faire avec. Selon comment est ton terrain, peut-être peut tu cacher la vue avec des haies ou des brise vue, faire des zones « propre » du côté du terrain quelle voit et laisser les herbes hautes de l’autre côté etc… fait ton design de ce terrain en prenant en compte cette limite 😉
    Et Courage 😉

    Réponse
    • Fabrice

      Hello Audrey 🙂

      Oui, ton avis me conviens (et ça n’engage que moi ;)).
      Comme tu le dis (SPOIL ^^), je vais en profiter et continuer mais ce sera différent l’année prochaine… (j’en parlerais mieux dimanche prochain).

      Oui pour ce qui est du design j’ai beaucoup + d’élément qu’il y a 6 mois ! Tes conseils sont pertinents et c’est ce que je compte faire en partie parce que j’ai besoin de calme et d’intimité.

      J’espère que votre projet a bien avancé de votre côté aussi ?

      Merci pour ton message.

      Réponse

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Suivi par + de 13 000 personnes sur les réseaux sociaux !

fabrice-potager-minimaliste

Je suis Fabrice Maira.

Je m'appuie sur ma solide expérience de terrain et sur la permaculture pour concevoir des espaces naturels durables.

 

 

🌱 30 ans de jardinage dans les pattes

🐞 7 ans à pratiquer la permaculture en pots de fleurs

👨‍🌾 4 ans dans un jardin partagé dont je suis à l'origine

👨‍🎓 Formé à la conception et au design en permaculture par Damien Dekarz

Pin It on Pinterest

Share This