La principale difficulté de la permaculture au balcon, c’est l’approvisionnement en matière organique. Voici quelques astuces pour trouver du mulch.
Si vous n’êtes pas encore au courant, je viens de lancer un jardin partagé.
J’ai eu 2 petites semaines pour monter quelques buttes en lasagnes sur une surface d’environ 50 mètres carrés.
Il a fallu que je trouve de la matière organique (beaucoup de matière organique !).
C’est là qu’on voit qu’un jardin en permaculture se doit d’être mûrement réfléchi en amont ne serait-ce que pour être autonome en mulch…
4 raisons de mulcher (ou pailler)
Outre l’aspect esthétique qui lui a permis de se démocratiser (et le fait qu’il empêche le développement des mauvaises herbes), voici (rapidement), quelques autres utilités du mulch 😉
Couverture de survie
Et oui, un mulch est un isolant.
Il protège du froid l’hiver et de la chaleur l’été.
L’avantage par rapport à une couverture de survie, c’est qu’il n’y a pas besoin de le retourner entre les 2 saisons.
Anti-brumisateur
Quand un sol n’est pas recouvert d’un mulch, l’eau s’évapore beaucoup plus.
Et c’est bien connu, nos amies les tomates n’aiment pas l’excès d’humidité.
Je m’explique.
…
Si tout comme moi vous êtes un fan de tomate, vous connaissez sûrement la maladie du « cul noir ».
J’en ai systématiquement sur ma variété « green zebra » que je cultive depuis 3 ans je crois (j’ai du mal avec les chiffres).
D’ailleurs, entre parenthèses, chaque année je veille à bien récolter les graines de la tomate la moins affecté par cette « maladie » et, d’année en année, j’ai de moins en moins de cas de cul noir 😉
Bref, d’où vient cette « maladie » du cul noir ?
La plupart du temps, on dit que c’est une carence en calcium.
Mais il y a une autre théorie.
Ce serait dû à l’évaporation d’humidité produite par le sol lors des fortes chaleurs.
En s’évaporant, l’eau se dépose sur le cul des tomates et vu qu’elle n’aime pas l’humidité elle développe ce fameux cul noir.
Donc, ce serait un problème cryptogamique (champignons)…
Je vous balance ça comme ça, après vous en faites ce que vous en voulez 😉
Parapluie ☂️
Le paillage protège la surface de la terre d’un tassement dû, par exemple, à une forte averse de pluie.
Un tassement qui empêche l’oxygène de pénétrer dans la terre ce qui tue littéralement la vie du sol.
Et il empêche aussi l’eau de s’infiltrer !
Couche d’ozone
Pour les micro-organismes du sol, le mulch c’est comme la couche d’ozone.
Il crée l’atmosphère dont ils ont besoin pour vivre (oxygène, obscurité, humidité, etc…).
Les différents types de mulch
Les 2 types de mulch les plus utilisés sont la paille et le foin.
Personnellement, je préfère le foin pour 2 raisons.
La première raison c’est qu’il est plus facile de trouver du foin bio que de la paille bio.
Je m’explique…
En général, la paille provient du blé.
Le problème avec la paille « non-bio » c’est qu’elle est traité avec un fongicide quelques jours avant la récolte.
Vous vous demandez peut-être pourquoi on fait ça ?
Et bien tout simplement pour éviter le développement de champignons quand on stock le blé !
La deuxième raison pour laquelle je préfère le foin c’est parce que les limaces ont plus de mal à s’y loger que dans la paille !
Attention. Ca ne veut pas dire que vous n’aurez pas de limace si vous mettez du foin !
N’oubliez pas qu’elles ont toutes la nuit pour se balader de pot en pot 😉
Ah oui, il y a une troisième raison pour laquelle je préfère le foin.
C’est plus nutritif que la paille !
La paille est généralement issue d’une seule et même plante, alors que dans le foin vous en avez plusieurs.
La paille, un mulch en voie de disparition !
Que l’on parle paille de blé, de maïs ou de je ne sais quelle autre plante, sachez que depuis l’ère de « l’agriculture conventionnelle » leur rendement en « grains » a augmenté au détriment de leur rendement en « paille » (feuillage et tige).
Je m’explique une nouvelle fois…
En faite, on a modifié ces plantes pour tout un tas de choses (rentabilité, résistance au désherbant, etc…).
On a tendance à l’oublier mais on a aussi modifié leur taille !
On a fait en sorte qu’elle mesure moins d’un mètre de haut pour éviter qu’elles ne se couchent quand il y a du vent et pour faciliter la récolte « mécanisée ».
Pour faire simple, on a fabriqué des plantes naines et ultra productives.
Pas d’inquiétudes, on a tout de même conservé quelques semences anciennes.
D’ailleurs, quand on compare la quantité de paille qu’elles produisent, les résultats sont surprenants !
Un kilo de graines d’agriculture conventionnelle semée donne un kilo de paille alors qu’un kilo de graines paysannes (semences anciennes) donne vingt kilos !
à méditer…
D’autres idées de mulch…
Je ne vais pas m’attarder là-dessus sinon l’article deviendrait trop long (déjà que je vous bassine avec tout pleins d’infos ! 😂).
Voici une liste des différents mulch que vous pouvez utiliser :
- Galets, pierres, pouzzolane, coquillages, etc…
- Noyaux secs (abricots, pêches…).
- Gazon sec.
- Mousse, feuilles mortes, bois morts, etc…
- Paille de chanvre/lin/blé…
- Foin, paille…
??
Noyaux secs ?
Et oui 😉
On a trouvé plein d’idées de paillage sur Instagram, n’hésitez pas à en rajouter !
Comment trouver du mulch !?
Nous y voilà !
Vous avez donc bien épluché tous les résultats de recherche du mot « paille » et « foin » sur « Le Bon Coin » sans succès c’est bien ça ?
Vous n’êtes pas le seul.e !
Voici quelques alternatives…
Centre équestre
Vous avez peut-être un centre équestre pas très loin de chez vous.
Ils ont besoin de paille pour leurs chevaux.
Du coup, ils savent où en trouver !
Allez leur demander où vous pouvez trouver de la paille issue de l’agriculture biologique.
Bouche à oreille
Parlez-en autour de vous.
On connaît tous quelqu’un qui connaît un paysan avec des bovins à nourrir, du pâturage ou autre.
Et oui, on trouve de tout à la campagne…
Vous avez sûrement des amis ou de la famille qui sont en train d’en retaper une vieille ferme par exemple !
Dites-leur de jeter un œil à la grange 😉
Ouvrez l’œil !
Il n’y a pas que le bouche-à-oreille, il y a aussi les yeux !
Ouvrez l’œil pendant vos trajets quotidiens.
Centres équestres, agriculteurs, éleveurs, pâturages, etc…
Vous êtes peut-être déjà passé devant quelques bottes de foin cette semaine…
Le dernier recours…
En jardinerie vous devriez trouver des sacs de paillage (chanvre, lin, pouzzolane, etc…).
Ce n’est pas la meilleure solution pour la planète ni pour votre portefeuille, mais ça peut dépanner pour démarrer…
Conclusion
Le mulch est essentiel en permaculture et en jardinage naturel.
Faites au plus simple pour démarrer et n’oubliez pas qu’en permaculture on pense systèmes autonomes alors pourquoi ne pas faire pousser votre propre mulch ? (c’est en test sur la terrasse, je vous en parle bientôt !).
Laisser les herbes spontanées, laisser sécher vos plantes annuelles tout l’hiver, cultivez des engrais verts et vous devriez déjà diminuer un peu vos besoins extérieurs de mulch !
Salut !
Et vous, votre mulch, vous le trouvez où ?
Moi aussi je suis fan de paillage. Sur mon balcon il réduit considérablement les arrosages en été.
J’ai cependant lu récemment que pailler avec des matériaux organiques pouvait enlever des éléments nutritifs au sol car les bactéries le décomposant ont elles-aussi besoin d’azote. Quel est ton avis à ce sujet?
Ce n’est pas faux.
Il n’y a pas que les bactéries qui consomment l’azote, il y a aussi les champignons.
C’est pourquoi je préconise de constamment nourrir son sol grâce à différentes techniques comme :
Le compostage de surface.
Le lombricompostage.
Les purins.
Et pour en savoir plus sur le sol vivant en pot de fleurs, je vous invite aussi à lire cet article !
Merci.
Fabrice.