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Comment faire de la syntropie sur son balcon ?

Dans cet article, je vais te raconter comment j’en suis arrivé à faire de la syntropie sur ma terrasse pendant presque 8 ans, sans le savoir.

Je vais te raconter toute mon aventure.

De la raison pour laquelle la méthode Miyawaki, selon moi, est très proche de la syntropie.

De ma première culture en lasagne.

Des problématiques que j’ai rencontrées.

Des solutions syntropiques qui m’ont aidé à les surmonter comme le fait de planter des tournesols et des haricots avec mes tomates.

De ma vision des associations végétales qui sont bizarrement très proche de la syntropie…

Et bien plus encore !

Mais avant tout, qu’est-ce que la syntropie ?

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Ma terrasse (été 2019)

Qu’est-ce que la syntropie ?

Selon Wikipédia, la syntropie est une méthode d’agriculture proche de l’agroforesterie et de la permaculture inventée dans les années 80 en Amérique latine par Ernst Götsch.

Elle repose sur l’idée que les systèmes vivants peuvent évoluer vers un ordre croissant et une meilleure organisation (en opposition à l’entropie, qui représente la tendance au désordre et au chaos).

L’agriculture syntropique met en avant l’utilisation de cultures en strates successives.

Les plantes sont ainsi choisies et organisées pour maximiser la photosynthèse et rétablir la fertilité des sols.

En fin de compte, elle imite les processus naturels de régénération d’une forêt, en intégrant la diversité des espèces et la densification des plantations pour créer des microclimats favorables sur le long terme.

On parle souvent de production ou de consommation d’énergie. Personne n’a déjà produit ou consommé de l’énergie. L’énergie ne se contrôle pas dans la mesure où nous ne pouvons pas outrepasser les lois physiques. C’est un flux qui ne peut être que conservé et redirigé d’un système à un autre.

Etienne Klein.

Mettant un accent particulier sur la succession naturelle des plantes et la régénération du sol, la syntropie propose aussi de maximiser l’utilisation de l’eau en la faisant passer à travers plusieurs couches de végétation.

C’en est tout pour le côté Wikipédia de cet article 🙂

Voyons voir comment j’en suis arrivé à faire de la syntorpie malgré moi.

L’histoire de la terrasse

Ma première culture en lasagne dans un sac cabas

Printemps 2017 (me semble-t-il), après une discussion avec un permaculteur, je me décide à faire ma première culture en lasagnes sans même avoir de terrain.

Pour te la faire court, la culture en lasagne est une succession de matières organiques qu’on va superposer pour faire une zone de culture fertile rapidement.

Comme un gros compost quoi.

Et moi, j’ai fait ça dans un sac cabas !

D’un sac cabas à un écosystème permaculturel hors-sol !

Ca a tellement bien fonctionné dans mon cabas, que j’ai décidé d’aménager entièrement ma terrasse en m’inspirant de la permaculture.

J’ai donc fabriqué des bacs de fleurs et une serre avec du bois de palette.

J’ai récupéré des pots et des bacs d’occasion.

Installé un récupérateur d’eau.

Disposé des abris à insectes (et non un unique hôtel à insecte).

Fabriqué un lombricomposteur, des oyas..

..et tout un tas d’autres éléments pour créer un jardin en permaculture sur ma terrasse.

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Je me suis bien éclaté sur ces 8 m² !

Problème n°1 : le soleil

Comme la plupart des balcons et terrasses, je me suis rapidement confronté à un problème d’ensoleillement excessif.

Si toi aussi, tu es exposé plein soleil, tu as certainement remarqué que la chaleur devient insupportable en plein été.

Pour toi, comme pour tes plantes.

C’est ce qui s’est passé sur ma terrasse.

Beaucoup trop de soleil.

Beaucoup trop de chaleur.

Et surtout, beaucoup trop de lumière.

Ce que les plantes détestent le plus, c’est la réverbération de la lumière.

Quand la lumière reflète sur le mur blanc de ton balcon, elle peut être redirigée sur les feuilles de tes plantes et les agresser dans le sens propre du terme.

Ce qui leur provoque, en plus de l’excès de chaleur et du manque d’humidité fréquent en pots, un gros coup de stress.

C’est donc à partir de la deuxième année où je me suis rendu compte qu’il fallait que je protège mes plantes du soleil pour rendre mon potager plus robuste.

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J’ai décidé de prendre de la hauteur…

Problème n°2 : le manque de place

J’ai rapidement atteint la limite de mes 8 m².

2, 3 gros bacs en bois, 3, 4 grands pots, une serre et un récupérateur d’eau plus tard, et me voilà déjà à l’étroit.

C’est donc naturellement que j’en suis venu à la conclusion qu’il fallait que j’optimise la verticalité.

Que je prenne de la hauteur non seulement pour cultiver plus sur moins d’espace, mais également pour faire de l’ombre…

S’inspirer de la méthode Miyawaki pour faire de la syntropie sur ma terrasse

C’est ainsi que dès la troisième année, j’ai élaboré tout un tas de stratégie pour faire de l’ombre sur ma terrasse.

Je ne vais pas tout détailler ici parce que j’ai déjà écrit un article pour t’expliquer comment j’ai fait de l’ombre sur ma terrasse 😉

Au fil des années, j’ai réussi à trouver plein de solutions et j’en ai tiré une méthode très fortement inspirée de cette méthode de reforestation écologique et respectueuse du vivant.

Voici les 4 grands principes de ma méthode inspirée de Miyawaki.

Les 4 principes de ma méthode inspirés de la méthode de reforestation Miyawaki

Si tu ne sais ce qu’est cette méthode, en quelques mots, cela consiste à planter des arbres et arbustes en forte densité pour recréer des forêts naturelles en un temps accéléré.

C’est un botaniste japonais du nom d’Akira Miyawaki qui l’a inventé pour reforester des friches au Japon.

C’est une méthode de plantation qui permet d’obtenir une forêt mature en 20 à 30 ans, semblable à une forêt vieille de plusieurs siècles !

En quoi c’est similaire à ce que j’ai fait sur ma terrasse ?

Laisse-moi te répondre avec ces 4 fameux grands principes :

1. S’adapter au contexte

Dans sa méthode, Akira applique une première phase d’observation pour sélectionner des espèces indigènes et récoltées localement.

Quoi de plus résilient que des espèces qui poussent déjà spontanément et naturellement adaptées au contexte climatique et territorial !

Mon premier conseil, c’est donc de sélectionner des plantes qui sont adaptées au contexte de ton jardin de balcon.

Certes, on ne va pas planter une forêt dans tes pots de fleurs.

Si tu es ici, c’est que tu veux planter des espèces comestibles et pas toujours indigènes.

Alors comment appliquer ce principe ?

En 3 points :

  • Le climat : tu ne vas pas planter la même chose si ton balcon est au nord de la France ou s’il est au sud.
  • L’exposition : certains balcons vont être exposés au sud et d’autres au nord. Les plantes à fruits préfèrent le soleil, alors que les plantes à feuilles (laitue, mâche, etc..) se plaisent mieux à l’ombre.
  • Tes besoins : chaque personne est différente. Peut-être que tu préfères des plantes potagères, ou plutôt des fruitiers, ou des aromatiques, des tisanes, des épices ou juste des fleurs..

Certes, rare sont les plantes naturellement adaptées à la culture en pot, mais si tu respectes déjà ces 3 points, tu pars sur de bonnes bases.

2. La diversité

Je vois que cet article est déjà assez long.

Je vais aller droit au but pour que tu puisses aller jusqu’au bout et profiter de ces précieux conseils.

Dans sa méthode, Akira sélectionne ses plantes car :

  • Certaines vont enrichir le sol en captant l’azote dans l’air.
  • Certaines vont au contraire capter des ressources dans le sol (engrais et eau) et vont les redistribuer à l’ensemble de la forêt.
  • Certaines vont préférer se mettre au soleil.
  • Certaines vont préférer l’ombre.
  • Certaines vont repousser des prédateurs.
  • Certaines vont attirer des insectes bénéfiques comme les abeilles, les oiseaux, etc…

Pour intégrer de la diversité sur ton jardin de balcon, tu veux également prendre soin de sélectionner tes plantes selon ses critères.

3. La verticalité

Dans les forêts Miyawaki, on ne plante pas que des grands arbres.

Ces forêts sont denses et presque impénétrables.

Dans tes pots de fleurs, tu veux la même chose.

Tu vas chercher la verticalité pour cultiver plus de plantes sur moins de surface.

Non seulement, tu cherches la verticalité, mais tu cherches également à remplir cette verticalité.

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Tu peux aussi remplir la verticalité avec des abris à insectes !

4. La compétition vertueuse

C’est le principe qui se rapproche le plus de la syntropie.

Dans les forêts Miyawaki, on plante serré pour arriver plus rapidement à une forêt mature et autonome en arrosage, désherbage, etc…

Effectivement, le fait de planter serré va entraîner une compétition vertueuse par la stimulation de la partie racinaire et aérienne des plantes.

Pour ton balcon, tu vas également chercher à planter serré pour créer des îlots de nature et former une sorte de mini-forêt où les plantes vont pouvoir s’entraider.

Ces îlots vont également créer de l’ombre pour protéger les plantes des rayons lumineux qui se reflètent beaucoup sur les balcons.

L’ombre est aussi bénéfique pour tes pots qui ont tendance à chauffer quand le soleil tape dessus (ce qui est très mauvais pour les racines et pour la vie du sol).

Et le dernier avantage de planter serré, c’est que tu vas accélérer la croissance en fin de printemps et créer un écosystème garni pour prêt à affronter l’été qui est très difficile pour les jardins de balcon.

Applications concrètes de syntropie en pots de fleurs

Des tournesols pour tuteurer et faire de l’ombre à mes tomates

C’est à partir de 2019 que j’ai donc commencé à utiliser le tournesol pour faire de l’ombre grâce à sa croissance rapide et ses larges feuilles.

Au pied de ces tournesols, je plante généralement des tomates et au pied de ces tomates, des haricots.

Ainsi, la tomate est protégé du soleil par le tournesol.

Vient au haricot d’attacher la tomate au tournesol et enrichir le sol grâce à ses racines capables de stocker et redistribuer de l’azote dans le sol.

Les associations végétales en syntropie

Comme tu peux le voir, ma façon d’associer les plantes ne se fait pas dans le sens où je vais choisir quelle plante pour attirer (ou repousser) quel insecte, mais quelle plante va s’associer morphologiquement avec quelle plante.

C’est le grand message de ce que j’ai fait ces dernières années avec cette terrasse en permaculture inconsciemment inspirée de la syntropie.

Malgré tout, la syntropie n’est pas la priorité

J’espère avoir répondu à tes questions dans cet article.

Si ce n’est pas le cas, n’hésite pas à venir échanger et faire tes remarques dans les commentaires.

N’oublie pas que la syntropie, c’est le but ultime..

..pas la première chose sur laquelle te concentrer si tu démarres un potager sur ton balcon.

Si tu veux développer un jardin qui soit résilient, tu as besoin de passer par une phase d’observation et de réflexion.

De par mon activité professionnelle, je suis amené à travailler sur tout un tas de projet de jardin en permaculture.

Je vois des personnes arriver vers moi avec des questions plein la tête au sujet du potager, des associations de plantes, des techniques de culture et de plantations..

..alors que le vrai problème, ce n’est pas qu’ils ne savent pas quel est le meilleur endroit où planter leur tomate, mais comment bien aménager leur balcon pour qu’il soit le plus résilient et efficace possible.

Si tu as besoin d’un coup de main pour bien concevoir le jardin de ton balcon, j’ai créé un guide que tu peux télécharger ici.

Tu peux aussi faire appel à mes services de design en permaculture.

Je travaille sur tout type de projets, quelle que soit la taille.

Bien à toi.

Fabrice

Démarre ton jardin en pot avec une terre vivante !

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Je suis Fabrice Maira.

Je m'appuie sur ma solide expérience de terrain et sur la permaculture pour concevoir des espaces naturels durables.

 

 

🌱 30 ans de jardinage dans les pattes

🐞 7 ans à pratiquer la permaculture en pots de fleurs

👨‍🌾 4 ans dans un jardin partagé dont je suis à l'origine

👨‍🎓 Formé à la conception et au design en permaculture par Damien Dekarz

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