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Comment désherber (en permaculture)

Cet article est la retranscription écrite d’un épisode de mon podcast « Paroles de designer en permaculture », disponible sur toute les plateformes. Pour une expérience plus authentique, je te conseille l’écoute de l’épisode pendant tes balades ou tes sessions jardinage :

Le désherbage des mauvaises herbes en permaculture

Tu te demandes peut-être pourquoi désherber de manière consciente et stratégique est si crucial en permaculture. Laisse-moi te dire que le désherbage va bien au-delà de la simple élimination des herbes indésirables ; il s’agit d’un élément fondamental qui influence la santé et la productivité de ton jardin. Dans cet article, je vais te guider à travers les principes du désherbage en permaculture, te révéler des techniques efficaces et te fournir des conseils pratiques pour transformer ton approche du jardinage. Prépare-toi à découvrir comment une gestion réfléchie des herbes peut améliorer ton jardin de manière écologique et durable.


Comprendre le désherbage en permaculture

Le désherbage en permaculture ne se limite pas à arracher des herbes au hasard. C’est une approche réfléchie qui demande de comprendre le rôle de chaque plante dans ton écosystème jardin. En permaculture, chaque élément doit contribuer à l’équilibre général. Tu ne désherbes pas simplement pour esthétiser ton jardin, mais pour renforcer sa santé et sa biodiversité.

La philosophie du désherbage : pourquoi moins peut être plus

En permaculture, « moins est souvent plus ». Cette philosophie s’applique parfaitement au désherbage. Plus tu interfères avec la terre, plus tu risques de perturber son équilibre naturel. Chaque intervention doit être pensée et stratégique. Plutôt que d’arracher systématiquement toute herbe à vue, pose-toi les questions suivantes : Cette plante est-elle vraiment nuisible ? Contribue-t-elle d’une certaine manière à l’écosystème de mon jardin ? Sa présence peut-elle favoriser la biodiversité ou aider à la structure du sol ?

Les types de jardiniers : de l’exubérance à la maîtrise

Il existe deux types de jardiniers. D’un côté, ceux qui plantent exubéramment, ajoutant de nouvelles plantes sans cesse, souvent guidés par l’enthousiasme mais manquant de stratégie. De l’autre, les jardiniers qui planifient soigneusement leurs plantations et leurs interventions. Ces derniers tendent à avoir des jardins qui reflètent l’expérience et une compréhension profonde de leur environnement. Si tu es au début de ton aventure en permaculture, n’hésite pas à expérimenter, mais garde en tête que l’objectif est d’atteindre un jardin qui maintient son propre équilibre avec le moins d’intervention possible.


Techniques de désherbage

En permaculture, le désherbage est moins une lutte qu’une danse avec la nature. Chaque technique que tu emploies doit renforcer la santé du sol et favoriser un écosystème diversifié et résilient. Voici quelques techniques fondamentales pour désherber de manière écologique et efficace.

Prévention par le paillage : avantages et inconvénients

Le paillage est l’une des méthodes les plus efficaces pour contrôler la croissance des herbes indésirables. En couvrant le sol avec des matériaux organiques comme de la paille, des feuilles mortes ou du bois broyé, tu limites l’exposition à la lumière, ce qui empêche les mauvaises herbes de pousser. Le paillage a également l’avantage de conserver l’humidité du sol, de fournir des nutriments à mesure qu’il se décompose et de protéger le sol contre l’érosion. Toutefois, il est important de noter que si le paillage est trop épais ou appliqué sur un sol humide, il peut retarder le réchauffement du sol au printemps et abriter des parasites.

Le choix des plantes : comment la sélection naturelle aide à contrôler les herbes indésirables

Plutôt que de voir chaque herbe indésirable comme un ennemi à éradiquer, considère-les comme des indicateurs de l’état de ton sol. Certaines herbes peuvent en effet révéler un déséquilibre ou une carence dans le sol. En choisissant de cultiver des plantes adaptées à ton type de sol et au climat local, tu encourageras un jardin plus résistant et moins susceptible d’être envahi par les herbes indésirables. De plus, en pratiquant la rotation des cultures et en utilisant des plantes couvre-sol, tu peux naturellement supprimer la croissance des herbes moins désirées par compétition pour l’espace et les ressources.


Méthodes de désherbage écologique

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Utiliser des méthodes de désherbage écologique signifie adopter des techniques qui respectent la vie du sol et minimisent les perturbations. Ces méthodes contribuent à la santé globale du jardin tout en contrôlant efficacement les herbes indésirables.

La méthode douce : privation de lumière et autres astuces simples

La méthode douce repose sur la privation de lumière pour inhiber la croissance des herbes indésirables. Cette technique peut inclure l’utilisation de matériaux opaques comme du carton ou des couches denses de paillis organique. Une autre astuce consiste à « étouffer » les herbes indésirables en les recouvrant délicatement de compost ou d’autres matériaux, ce qui limite leur accès à la lumière et les empêche de photosynthétiser. Cette méthode est particulièrement efficace pour les jeunes pousses et les herbes moins vigoureuses.

La méthode néolithique : gestion des racines sans perturber le sol

Cette méthode tire son nom des pratiques agricoles primitives qui minimisaient les perturbations du sol. En permaculture, cela se traduit par le « chop and drop » (couper et laisser tomber). Tu coupes l’herbe au ras du sol et laisses les racines en terre, ce qui aide à maintenir la structure du sol tout en recouvrant les coupes avec du paillis. Les racines laissées en place se décomposeront naturellement, enrichissant ainsi le sol en matières organiques et en nutriments.

La méthode barbare : quand et pourquoi elle peut être nécessaire

Parfois, malgré toutes les meilleures intentions, une approche plus agressive peut être nécessaire, en particulier pour les herbes tenaces comme le liseron ou le chiendent. Dans ces cas, retirer les racines peut être la seule solution viable pour prévenir une réinfestation. Cette méthode implique d’arracher l’herbe avec ses racines, en veillant à perturber le moins possible le sol environnant. C’est souvent un dernier recours, utilisé seulement après avoir épuisé les autres options moins invasives.

comment désherber en permaculture


La gestion après désherbage

Une fois que tu as effectué le désherbage, il est important de réfléchir à la manière dont tu peux utiliser les herbes arrachées de façon bénéfique pour ton jardin. Voici quelques stratégies pour intégrer ces herbes dans le cycle de vie de ton jardin, renforçant ainsi la santé et la fertilité de ton sol.

Utilisation des herbes arrachées : paillage, compostage, etc.

Les herbes que tu as arrachées ne doivent pas être vues comme des déchets. Au contraire, elles peuvent être transformées en ressources précieuses. Une pratique courante est le compostage, qui permet de recycler les nutriments contenus dans les herbes. Alternativement, tu peux utiliser les herbes fraîchement arrachées comme paillage directement sur le sol. Cela aide à conserver l’humidité, supprime les mauvaises herbes restantes et se décompose lentement pour nourrir le sol.

Conseils pour une intégration efficace des herbes dans le cycle du jardin

Lorsque tu utilises des herbes comme paillage ou pour le compost, assure-toi qu’elles ne sont pas en graines pour éviter la propagation de nouvelles herbes indésirables. De plus, en périodes chaudes et humides, surveille la possibilité de développement de maladies fongiques, surtout si le matériel est très dense. Une bonne aération et un positionnement judicieux des herbes arrachées permettront d’éviter ces problèmes et de maximiser les avantages pour ton jardin.


Conclusion

En adoptant des techniques de désherbage écologiques et en intégrant de manière judicieuse les résidus végétaux dans ton jardin, tu contribues non seulement à la santé de ton jardin mais aussi à celle de l’écosystème environnant. Le désherbage en permaculture n’est pas simplement une tâche de maintenance ; c’est une partie intégrante d’une stratégie globale qui respecte et soutient la vie du sol. En pratiquant ces méthodes, tu découvriras peut-être que moins d’interventions manuelles et plus d’observation et d’adaptation aux cycles naturels peuvent transformer ton jardin en un lieu plus résilient et productif.

La vraie autonomie c’est le semis

Cet article est la retranscription écrite d’un épisode de mon podcast « Paroles de designer en permaculture », disponible sur toute les plateformes. Pour une expérience plus authentique, je te conseille l’écoute de l’épisode pendant tes balades ou tes sessions jardinage :

Les principes pour devenir autonome en graines

L’autonomie alimentaire, un concept qui résonne avec une pertinence accrue dans nos sociétés modernes, trouve ses racines dans une pratique à la fois simple et essentielle : le semis. Comme l’évoque Ananda Cochet, président de Kokopelli, « une graine de laitue, quand vous la laissez monter en graine, va vous donner entre 8000 et 12000 graines ». Ce pouvoir multiplicateur des graines n’est pas seulement fascinant, il est également fondamental pour comprendre pourquoi le semis est au cœur de l’autonomie véritable en jardinage.

Kokopelli, une association connue pour sa défense des semences libres et reproductibles, symbolise cette lutte pour l’indépendance alimentaire. À travers la préservation des semences anciennes, Kokopelli nous rappelle que le choix des graines que nous semons détermine non seulement la qualité de notre alimentation mais aussi notre capacité à être autonomes et résilients face aux systèmes agro-industriels dominants.

L’autonomie par les graines

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Parler d’autonomie par les graines, c’est reconnaître un pouvoir immense logé dans de petits embryons végétaux. Chaque graine plantée est une promesse d’abondance future, une assurance contre les aléas du marché et une porte vers l’expérimentation et la diversité cultivée. Comme le montre l’exemple de la multiplication des graines de laitue, partir d’une seule graine et aboutir à des milliers représente non seulement une économie substantielle mais aussi une expansion de notre liberté de cultiver ce que nous désirons.

Choisir ses graines devient alors un acte de résistance et d’émancipation. En sélectionnant des variétés anciennes et reproductibles, le jardinier se dote des outils pour renouveler ses cultures année après année, sans dépendre de fournisseurs externes. Le stockage des graines est également crucial : savoir les conserver dans des conditions optimales garantit leur viabilité sur le long terme et sécurise une indépendance vis-à-vis des cycles commerciaux des semenciers.

La permaculture et les pratiques de semis naturel viennent enrichir cette démarche. En adoptant des méthodes qui favorisent la biodiversité et qui s’adaptent aux cycles naturels, les jardiniers peuvent optimiser leurs récoltes et réduire leur impact sur l’environnement. Le semis, loin d’être une simple étape technique, est un engagement vers un mode de vie qui respecte et valorise les cycles de la nature, tout en nous rendant maîtres de notre alimentation.

Dans les prochaines sections, nous explorerons plus en détail les distinctions entre les semences F1 et les semences anciennes, et nous offrirons des conseils pratiques pour les jardiniers amateurs désireux de se lancer dans cette aventure vers l’autonomie par le semis. Restons donc à l’écoute de la terre et des trésors qu’elle nous offre, un semis à la fois.

Les semences F1 versus les semences anciennes

Dans le monde du jardinage, la distinction entre les semences F1 et les semences anciennes reproductibles n’est pas qu’une question de terminologie, mais un choix fondamental qui influence la durabilité et l’autonomie des pratiques de jardinage. Les semences F1, issues de la première génération de plantes hybrides obtenues par croisement contrôlé de deux variétés différentes, sont souvent vantées pour leur vigueur et uniformité. Cependant, elles présentent un inconvénient majeur : elles ne sont pas stables sur plusieurs générations, ce qui signifie que les graines qu’elles produisent ne conservent pas les caractéristiques désirables de la première génération.

En revanche, les semences anciennes, aussi appelées semences reproductibles, permettent aux jardiniers de récolter leurs propres graines année après année, avec l’assurance que les plantes futures porteront les mêmes traits. Ce type de semence favorise la biodiversité, l’adaptation aux conditions locales et le développement de variétés plus résilientes aux changements climatiques et aux maladies. En choisissant des semences anciennes, les jardiniers non seulement soutiennent la diversité génétique des plantes, mais ils participent aussi à un mouvement plus large de souveraineté alimentaire et de résistance contre l’homogénéisation de l’agro-industrie.

L’utilisation de semences anciennes est donc un pilier de l’autonomie en jardinage : elle permet aux individus de se libérer des cycles d’achat annuels imposés par les grands semenciers et de cultiver une relation plus intime et informée avec le cycle de vie de leurs plantations. Cela renforce la connaissance écologique et le lien entre le jardinier et son environnement, rendant chaque jardin unique et profondément connecté à son écosystème local.

Conseils pratiques pour constituer son stock de graines

Pour le jardinier amateur souhaitant explorer l’autonomie par le semis, voici quelques conseils pratiques qui peuvent faciliter cette aventure :

  1. Choisir les bonnes graines : Privilégiez les semences anciennes et reproductibles provenant de sources fiables comme Kokopelli ou d’autres associations qui garantissent la qualité et la traçabilité des graines. Lisez bien les descriptions pour choisir des variétés adaptées à votre climat et à vos conditions de sol.
  2. Planification des semis : Organisez vos semis en fonction des saisons et des cycles de croissance spécifiques à chaque plante. Utilisez un calendrier de semis pour planifier à l’avance et assurez-vous d’avoir un espace adéquat pour les jeunes plants à mesure qu’ils grandissent.
  3. Techniques de semis et de culture : Informez-vous sur les techniques spécifiques à chaque type de graine. Certaines peuvent nécessiter des conditions particulières comme le trempage préalable ou des températures spécifiques pour la germination. La rotation des cultures et l’association de plantes compatibles peuvent également améliorer la santé et la productivité de votre jardin.
  4. Apprendre de chaque cycle : Chaque saison de croissance est une opportunité d’apprendre. Notez ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas, et ajustez vos méthodes en conséquence. L’observation directe et régulière de vos plantes est cruciale pour détecter rapidement les problèmes et intervenir efficacement.
  5. Partage et communauté : Engagez-vous dans des réseaux de jardiniers locaux ou en ligne pour échanger des conseils, des graines et des expériences. Les communautés de jardinage sont d’excellentes ressources pour l’apprentissage et le soutien, surtout pour les débutants.

En suivant ces conseils et en s’engageant activement dans le processus de semis, chaque jardinier peut progressivement développer une autonomie alimentaire et contribuer à une culture plus durable et résiliente face aux défis environnementaux et économiques contemporains. Le chemin vers l’autonomie par le semis est à la fois un retour aux sources et une exploration novatrice de nouvelles pratiques de jardinage.

Conclusion

Le voyage vers l’autonomie par le semis est non seulement un engagement envers une agriculture plus durable et respectueuse de l’environnement, mais également un acte d’empowerment personnel. En prenant le contrôle de la production de nos propres graines, nous reprenons en main notre alimentation, notre santé, et notre impact sur la planète. Ce processus n’est pas juste une série de techniques de jardinage; il s’agit d’une philosophie de vie qui encourage l’indépendance, la résilience et la créativité.

Utilise les micro-climats pour démarrer un potager dans ton jardin

Cet article est la retranscription écrite d’un épisode de mon podcast « Paroles de designer en permaculture », disponible sur toute les plateformes. Pour une expérience plus authentique, je te conseille l’écoute de l’épisode pendant tes balades ou tes sessions jardinage :

Démarrer un jardin inspiré de la nature…

Bienvenue dans ce nouvel épisode de notre série sur le jardinage, où nous plongeons aujourd’hui dans un aspect fascinant et souvent sous-estimé du jardinage : l’utilisation des micro-climats pour démarrer et gérer un potager dans ton jardin. Les micro-climats, ces petites poches climatiques qui varient d’un endroit à un autre dans ton espace extérieur, peuvent jouer un rôle crucial dans la réussite de ton jardin. Comprendre et exploiter ces variations peut transformer ta manière de jardiner et augmenter significativement ta production de légumes, fruits, et herbes aromatiques.


Les bases du jardinage et les micro-climats

Qu’est-ce qu’un micro-climat ?

Un micro-climat fait référence à un climat localisé qui diffère du climat général de la région. Ces différences peuvent être causées par divers facteurs tels que l’orientation par rapport au soleil, la proximité d’un mur qui retient la chaleur, des zones d’ombre créées par des bâtiments ou des arbres, ou encore la présence d’une surface d’eau. Chaque jardin possède ses propres micro-climats, souvent sans que le jardinier en soit pleinement conscient.

Identification et utilisation des micro-climats

Pour identifier les micro-climats de ton jardin, commence par observer les éléments suivants :

  • Exposition au soleil : Note les zones qui reçoivent le soleil à différents moments de la journée. Certaines parties de ton jardin peuvent jouir de plusieurs heures de soleil en hiver, tandis que d’autres restent dans l’ombre, affectées par des structures environnantes.
  • Protection contre le vent : Les zones abritées du vent peuvent accumuler de la chaleur plus efficacement, tandis que les espaces ouverts peuvent être plus exposés et donc plus frais.
  • Topographie : Les variations de terrain comme les vallées ou les collines peuvent créer des micro-climats. Les zones en pente peuvent être plus chaudes et sèches, car l’eau s’écoule rapidement.

Avantages pour le jardinage

Utiliser les micro-climats à ton avantage permet de cultiver des plantes qui pourraient autrement ne pas prospérer dans ton climat régional. Par exemple, un mur sud qui retient la chaleur peut permettre la culture de plantes qui nécessitent plus de chaleur et de lumière. Inversement, les zones ombragées et humides sont parfaites pour les plantes qui préfèrent moins de soleil et plus d’humidité.

Si tu veux aller plus loin dans l’utilisation des micro-climats pour aménager ton jardin, je te conseille la lecture de cet article sur le design en permaculture.

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Un simple rocher au jardin peut créer un microclimat


Planification et aménagement du potager

Conception basée sur les micro-climats

Lorsque tu planifies ton potager, pense à placer stratégiquement tes plantes selon les micro-climats identifiés :

  • Plantes aimant la chaleur : Positionne-les dans des zones qui reçoivent beaucoup de soleil et sont protégées des vents froids.
  • Plantes nécessitant de l’ombre : Utilise les zones ombragées sous les arbres ou à côté des bâtiments pour cultiver des légumes-feuilles et d’autres plantes sensibles à la surchauffe.

Stratégies de plantation

Voici quelques stratégies pour optimiser l’utilisation des micro-climats dans ton jardin :

  • Rotation des cultures : Varie les emplacements des plantes d’une année sur l’autre pour tirer le meilleur parti des différents micro-climats et pour gérer les nutriments du sol.
  • Compagnonnage : Plante des espèces complémentaires côte à côte pour créer des micro-environnements bénéfiques. Par exemple, les hautes tiges de maïs peuvent fournir de l’ombre nécessaire aux cultures de sous-étage comme les courges.

En exploitant intelligemment les micro-climats de ton jardin, tu transformes chaque parcelle de terre en un espace optimisé pour la culture spécifique qu’elle peut soutenir. Cette approche personnalisée ne se contente pas d’améliorer la santé et la productivité de ton jardin ; elle te permet également de diversifier tes cultures et d’augmenter la période de récolte grâce à des conditions de croissance optimales.


Gestion pratique du potager

Optimisation de l’exposition au soleil et protection contre les éléments

Une gestion efficace de ton potager implique d’ajuster l’exposition au soleil et de protéger tes plantes contre les éléments, en tenant compte des micro-climats spécifiques de ton jardin. Voici comment tu peux y parvenir :

  • Optimisation de l’exposition au soleil : Pour les plantes qui nécessitent beaucoup de lumière, assure-toi qu’elles sont placées dans les zones les plus ensoleillées. Utilise des réflecteurs, comme des murs blancs ou des feuilles d’aluminium, pour augmenter la lumière dans les zones plus sombres. Pendant les mois d’hiver, considère l’utilisation de structures temporaires comme des cloches en verre ou des tunnels en plastique pour capturer la chaleur du soleil.
  • Protection contre le vent et les éléments : Les écrans de vent faits de matériaux naturels ou de clôtures peuvent protéger les plantes sensibles. Non seulement ils réduisent la perte de chaleur due au vent, mais ils peuvent aussi empêcher le dessèchement rapide du sol. Dans les zones sujettes aux vents forts, plante des haies ou installe des rangées de plantes plus robustes en bordure pour créer une barrière protectrice.

Importance du paillage et de l’irrigation adaptés aux micro-climats

Le paillage et l’irrigation sont deux techniques clés pour maintenir un environnement de croissance sain et productif, surtout quand on tient compte des micro-climats.

  • Paillage : Utiliser du paillis organique, comme des feuilles mortes, de la paille, ou du bois broyé, peut aider à réguler la température du sol, retenir l’humidité, et supprimer les mauvaises herbes. Le paillis offre également l’avantage d’enrichir le sol en matière organique au fur et à mesure de sa décomposition. Choisis le type et l’épaisseur du paillis en fonction du micro-climat : des zones plus humides pourraient nécessiter moins de paillis pour éviter que le sol ne devienne trop mouillé, tandis que les zones sèches pourraient bénéficier d’une couche plus épaisse pour mieux conserver l’eau.
  • Irrigation : L’efficacité de l’irrigation dépend fortement des micro-climats de ton jardin. Les systèmes d’irrigation goutte à goutte ou les tuyaux suintants sont excellents pour une distribution d’eau lente et régulière, idéale pour les zones ensoleillées et ventées où l’eau s’évapore rapidement. Dans les zones plus fraîches et ombragées, une irrigation moins fréquente peut suffire. Envisage de collecter l’eau de pluie pour réduire ta consommation d’eau et adapter ton arrosage aux besoins spécifiques de chaque partie de ton jardin.

Conclusion

En résumé, l’utilisation stratégique des micro-climats dans ton potager peut grandement influencer la santé et la productivité de tes plantes. En prenant le temps d’observer et d’analyser les variations climatiques locales au sein de ton jardin, tu pourras planifier et exécuter des stratégies de jardinage qui maximisent l’utilisation de chaque zone. Cela non seulement optimise tes ressources mais contribue également à un jardin plus durable et résilient.

Nous t’encourageons à expérimenter avec les différentes techniques discutées et à ajuster tes méthodes en fonction de tes observations. Chaque jardin est unique, et apprendre à travailler avec, plutôt que contre, les caractéristiques naturelles de ton espace peut transformer ton expérience de jardinage. Alors, prends le temps d’explorer, de tester et de profiter du processus de découverte des secrets que ton jardin a à offrir. Bon jardinage!

Le secret des maraîchers pour avoir des légumes toute l’année : le semis hebdomadaire


Les réseaux sociaux, c’est comme la cigarette : addictif et mauvais pour la santé.

Je les ai tous désinstallés de mon téléphone depuis quelques années (ça fait un bien fou, vous devriez essayer).

Le problème, c’est que j’en ai besoin pour faire connaître Le potager minimaliste et pour guider les jeunes permaculteurs sur la voie de la connaissance et de la sagesse.

Alors, j’y fais un tour de temps en temps.

Organiser ses semis comme un maraîcher

Le sujet de cet article, il m’a été inspiré par un post Facebook auquel j’ai répondu.

C’était le post d’Alexandra.

Elle demandait des conseils pour planifier ses semis.

Si vous me suivez depuis longtemps, vous savez que moi et la planification des semis, c’est une looongue histoire !

Alors, ni une ni deux, j’ai dégainé mon meilleur conseil argumenté : « il vaut mieux planifier ses semis à la semaine plutôt qu’au mois ».

Tout ça, bien évidemment accompagné d’un lien argumenté vers mon article sur le sujet.

Et voici une réponse auquel j’ai eu droit :

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Oui.

On peut suivre son instinct pour déterminer quel va être le moment idéal pour faire ses semis.

Oui.

On peut jardiner avec la lune et avec les étoiles pourquoi pas.

Oui.

Moi aussi il m’a fallu 5 bonnes minutes pour comprendre son message.

😅

Dans son message, il me semble que cette personne a confondu les semis précoces et sous serre avec les semis de printemps directement dehors…

Bref, on va faire comme s’il avait bien compris.

Trouver la date idéale des semis sous serre

Premièrement, quand notre objectif c’est de faire tous ses semis soi-même et ne plus dépendre des jardineries, il faut bien s’organiser à un moment donné.

Quand on veut faire plusieurs dizaines de semis et être capable d’en donner à ses voisins, d’alimenter un jardin partagé ou de faire tourner une activité de maraîcher, il faut avoir un plan.

Si vous voulez avoir des plantes bien diversifiées, bien robustes et bien développées pour les plantations de mai, vous devez déterminer le moment idéal de vos semis.

5 conditions pour réussir ses semis comme un maraîcher

Pour chaque plante, il y a 5 conditions à respecter et sur lesquelles on peut avoir une influence (sauf une) afin qu’une graine germe et que le plant se développe bien :

1. La richesse du terreau

2. L’absence de parasite dans le terreau (ou le compost)

3. L’humidité du terreau

4. La température environnante

5. L’ensoleillement

Pour l’ensoleillement, il y a 2 variables : L’intensité et la durée.

On peut réussir à avoir un impact sur ces 2 variables en plaçant les semis et les plants aux bons endroits de la maison ou de la serre.

Par contre, la chose sur laquelle nous n’avons pas le contrôle c’est la longueur des cycles jours/nuits car cela dépend de la position de la terre par rapport au soleil (on peut utiliser des lampes de croissances pour déjouer ça).

Les cycles jours/nuits

Ils ont une grande influence sur le bon développement d’une plante, notamment sur la production des différents phytohormones produit en journée (substances chimiques nécessaires à la germination de la graine et à la croissance des tiges, des feuilles, des racines, des fleurs et des fruits).

En gros, plus il fait jour longtemps, plus la graine et le jeune plant produisent de phytohormones et plus ils vont pouvoir germer et se développer.

(oui je sais, je fais le scientifique mais continuer la lecture, vous allez comprendre où je veux en venir)


A la fin de l’hiver et au début du printemps, c’est la période où la durée des journées commence à se rallonger assez rapidement.

C’est la raison pour laquelle tout se joue à cette période pour les semis d’intérieur et sous serre.

Si on sème trop tôt, la plante ne germe pas.

Parfois elle germe, mais les journées ne sont pas assez longues pour assurer un bon développement et elle fane.

Par contre, si on sème au bon moment, elle germe et se développe correctement.

C’est l’une des raisons pour laquelle il y a une date idéale d’un semis pour chaque plante quasiment à la semaine près.

Le mieux, c’est de commencer à semer un peu tard la première année où vous faites vos semis.

Ensuite, chaque année vous essayez de semer une partie de vos graines une semaine plus tôt pour voir si ça convient jusqu’au moment où vous trouver la bonne date à la semaine près (comme tente de le faire votre maraîcher du coin).

Ne soyez pas trop précoce

Le but n’est pas non plus de trouver la date la plus avancée.

Il faut aussi prendre en compte le temps de développement idéal de la plante jusqu’au moment où elle est prête à être planté en pleine terre (c’est le moment avant qu’elle ne se sente trop à l’étroit dans d’un godet) et faire correspondre cette période avec vos saints de glace.

Vous me suivez ?

(n’hésitez pas à relire ce passage plusieurs fois, c’est un concept primordial)


Quand vous maitrisez ça, vous êtes capable d’étalonner vos cultures sur l’année entière sans avoir à passer vos après-midi à tout planifier.

Chaque semaine ou toutes les 2 semaines, vous n’aurez plus qu’à prévoir une petite heure pour déballer votre petit atelier de semis sur votre terrasse.

Même pour un simple petit balcon c’est primordial !

Le but, c’est de devenir autonome en graines et en plants pour créer un jardin forêt en pots.

De devenir un véritable producteur de végétaux sur son balcon 🙂

Pour aller toujours plus loin sur le sujet, je te recommande chaudement cet article sur les 5 périodes clés à connaître pour récolter toute l’année !

Comment trier ses graines en janvier ?

La vraie autonomie, c’est l’autonomie en graines

Cette semaine, on continue notre lancée sur les astuces potagères…

On va parler de vos graines.

Et plus précisément de ce que vous devez faire chaque mois de janvier avec votre stock.

Si vous vous sentez concerné, félicitations.

C’est que vous faites partie de celles et ceux qui ont compris l’importance de devenir autonome en semences.

Vous avez compris que tout part d’une seule et unique chose : la graine.

Bon, je dis ça, mais si vous n’avez que des graines et des plants F1, vous n’irez pas bien loin en ce qui concerne l’autonomie.

(si vous n’étiez pas au courant, il n’est pas possible de récolter et de ressemer des semences issues de gaines F1 sans vous retrouver avec des plantes « difformes »)

Le seul moyen d’avoir des plantes qui ressemblent à leurs « parents », c’est d’utiliser des graines reproductibles…

1) Regroupez vos graines

Première étape, regroupez toutes vos graines.

Il vous reste sûrement quelques sachets de l’année dernière.

Peut-être même que vous en avez récolté dans votre potager cette année (des non F1 hein !).

En tout cas, il est temps de faire le point là-dessus.

Si ce n’est pas encore fait, je vous invite à vous fabriquer une grainothèque pour bien ranger tout ça.

Classer vos graines, c’est la base.

Ca évite d’avoir des sachets qui traînent un peu partout et, s’ils sont bien classés (c’est-à-dire alphabétiquement selon ma méthode), ça vous permet de retrouver rapidement ce que vous cherchez.

2) Faites un tri

Ca peut paraître fou, mais les graines ont une date de péremption (même la nature fait du marketing).

Par exemple, les graines de laitue ont beaucoup moins de chance de germer après 2 à 5 ans selon les variétés.

Pour les tomates, c’est de 4 à 10 ans.

Les poivrons, de 2 à 4 ans.

Les haricots, de 3 à 5 ans.

Le radis, de 4 à 5 ans.

Etc…

En général, il suffit de regarder sur les sachets de graines pour savoir quand ont été récolté vos graines (et c’est aussi la raison pour laquelle il faut bien penser à mettre l’année de récolte sur vos sachets de graines perso).

3) Notez ce que vous gardez de côté

Comme nous allons le voir dans la quatrième étape, vous allez pouvoir recycler ces graines.

Pour le moment, je vous invite juste à noter quelque part les variétés que vous mettez de côté.

Pourquoi ?

Tout simplement pour ne pas oublier d’en racheter !

Si vous avez mis en place le calendrier SEMIS automatique, la liste de rachat se fait quasi automatiquement, pas besoin de noter.

😉

4) Donner une deuxième vie aux graines « périmées »

Il ne faut jamais jeter de graines ! (sauf sur de la terre fertile).

Ce n’est pas parce que vos graines sont périmées, qu’elles ne germeront plus jamais.

Profitez-en pour fabriquer des bombes de graines bien chargées.

Vous pouvez aussi faire du semis sauvage.

D’ailleurs, c’est ce que j’ai fait dans le potager de la voisine du jardin partagé 🤫

Je suis actuellement en train d’abandonner le projet de jardin partagé pour cause de « voisine chiante ».

Pour me venger, j’ai semé quelques graines de fleurs dans sa parcelle (#vengance de babosse).

Bref.

Soyez créatifs.

Et vous pouvez très bien les jeter dans vos propres pots de fleurs hein ^^

Inventez des associations de graines à semer

Parfois, je mélange des graines périmées dans mes « semis ».

Prenons un exemple.

Si vous avez des carottes à semer et des graines périmées de radis, vous pouvez très bien les semer en mélange.

Ca vous fait de la consistance dans votre semis (ce qui permet de semer plus clair) et, de plus, ça vous fera peut-être quelques radis en attendant que les carottes germent.

5) Vérifiez vos quantités de graines

Ce n’est pas parce qu’il vous reste des sachets que vous aller pouvoir faire votre année avec.

Vérifier si vous avez assez de quantité pour l’année.

Les frais de port pour acheter des graines sont assez cher.

Voyez long terme.

Le mieux c’est de faire une commande par an seulement.

6) Rachetez des graines

Choisissez des fournisseurs de graines reproductibles tel que kokopelli, la semence bio, germinance, alsagarden, ferme de saint marthe, etc…


J’ai une dernière question.

J’aimerais savoir quels sont les problèmes que vous rencontrez dans l’organisation de vos sachets de graines.

Même question pour ce qui est de l’organisation de vos semis à l’année.

Vous n’avez qu’à me dire tout ça en commentaire.

Ca me donnera des idées pour les prochains articles.

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