par Fabrice | Avr 3, 2022
Apprendre en s’immergeant dans la nature
J’ai commencé à travailler dans les espaces verts au début des années 2000.
Ca a été un énorme changement dans ma vie.
Du jour au lendemain, je me suis retrouvé presque quotidiennement au contact de la nature.
Pour un gars qui, comme moi, avait passé presque toute sa vie dans le béton, c’était fou.
Chaque jour, je voyais le jour se lever au beau milieu d’un massif d’arbustes, d’un square ou d’un terrain engazonné.
…
Et, au fil des années, j’ai appris à observé les cycles de la nature.
J’ai subi les caprices de la météo.
Le froid.
La neige.
La canicule.
Etc…
Et j’en ai vu les conséquences sur la nature…
Deviner la couleur d’une fleur les yeux bandés !
Mais ce dont je veux vous parler aujourd’hui, c’est une grande révélation que j’ai eu au premier printemps de ma carrière de jardinier.
Cette chose, c’est la raison pour laquelle j’ai eu une mauvaise note en botanique.
Et c’est aussi la raison qui fait qu’aujourd’hui, j’ai une sensibilité particulière avec les plantes.
Bon.
Je ne vais pas passer par 4 chemins.
Cette révélation est la suivante : J’ai réussi à deviner la couleur d’une fleur, simplement à son odeur.
Je ne sais pas si pour vous c’est quelque chose de logique ou de normal, mais je n’ai jamais entendu ou lu ça quelque part…
Ce jour-là, je m’en souviens encore.
C’était il y a plus d’une quinzaine d’années.
Au printemps.
Il y avait beaucoup d’arbres et d’arbustes en fleurs..
..et je ne sais pas comment ça m’est venu, mais c’est au pied d’un arbre à fleurs roses que j’ai pu faire le lien entre couleur de la fleur et odeur de la fleur.
Bon.
Depuis ce jour-là, mon approche du monde végétal a complètement changé.
Apprendre des noms de plantes par cœur, ce n’est pas mon truc.
Je préfère observer.
Trouver des similitudes entre les plantes pour déterminer pourquoi un type de plante pousse sur un type de sol.
Pourquoi un type de plante a un certain type de feuille ou de racine.
Qu’est-ce qui fait qu’une plante pousse mieux à l’ombre qu’en plein soleil.
J’adore trouver des similitudes.
Faire des liens.
Et c’est des questions de ce genre que je me suis posé durant toute ma carrière…
Bien connaître les exceptions
Bon, je dois vous avouer que ce n’est pas si simple que ça.
C’est comme dans la grammaire française : il y a toujours des exceptions.
Mais c’est une approche fantastique !
…
La deuxième grande révélation que j’ai eue, c’est qu’on peut reconnaître la famille d’une plante en observant sa fleur.
Bon, ça, c’est quelque chose de plus commun.
On en parle dans tous les livres de botanique.
Et je n’en étais pas conscient jusqu’au jour où j’ai remarqué ça pour les plantes de la famille des fabacées.
Et ça, je le dois à la permaculture.
Car si vous ne le saviez, la plus grande partie des plantes de la famille des fabacées sont des plantes qui fixent l’azote de l’air dans leurs racines.
Pour faire simple, elle récupère un engrais naturel qu’il y a dans l’air, pour le redistribuer à la terre, via ses racines
Les fleurs des fabacées sont faciles à reconnaitre
Ce sont les plantes préférées des permaculteurs.
On les appelle les engrais verts.
Les haricots, les fèves, les trèfles, les pois, etc… sont des plantes de cette famille.
Et à force de les côtoyer, j’ai inconsciemment découvert que leurs fleurs étaient très similaires…
Si je me souviens bien, c’était en me baladant à la campagne, au bord des champs, que j’ai fait cette découverte.
C’était une fleur de luzerne.
Quand je l’ai vu, dans ma tête, ça a fait tilt.
J’ai tout de suite su que cette plante faisait partie de la famille des fabacées.
Et après vérification (merci plantnet), ça s’est avéré vrai
Depuis ce jour, je suis capable de reconnaître des légumineuses (plantes de la famille des fabacées) rien qu’à leurs fleurs !
Et quand j’en vois une dans mon potager, je suis le plus heureux !
Bon.
Voilà tout pour aujourd’hui.
Et vous ?
Avez-vous aussi remarqué des similitudes entre les plantes ?
Ca m’intéresse…
Encore une fois, ce travail d’observation c’est la base quand on veut apprendre la nature.
Certes, les bouquins ça aide.
Mais je vous invite toujours à prendre un temps d’observation.
Eté comme hiver.
PS : n’oubliez pas d’observer avec vos 5 sens (attention tout de même à ne pas goûter n’importe quoi !).
PPS : je prépare une formation pour apprendre à apprendre à reconnaître les plantes, si vous avez des attentes particulières sur le sujet, dites le moi en répondant à ce mail
par Fabrice | Juil 11, 2020
Apprendre à reconnaître les plantes sauvages
Septembre 2019.
Je suis en Corrèze pour passer mon CCP (Cours Certifié de Permaculture).
Le cours se déroule sur 2 semaines et là c’est dimanche. Nous avons quartier libre..
..mais pas de repos !
Il est 8h30. Avec un autre élève, nous nous rendons à une ballade botanique le long de la Vézère dans le magnifique village d’Uzèrche.
Sur le chemin, Adrien (néophyte en botanique), me demande si je reconnais quelques plantes (le village est très fleuri).
Des roses trémières le long de la rue, de la glycine derrière les murs, un peu d’ortie dans les coins et quelques pétunias au bord des fenêtres.
Je reconnais quasiment toutes les plantes sur lesquelles il m’interroge ! (et je peux même lui dire si elles sont comestibles ou pas).
« T’as vraiment d’la chance de connaître toutes ses plantes ».
…
Moi ?
Je connais les plantes ?
Sincèrement, je suis loin d’être bon en reconnaissance végétale.
Même après avoir travaillé une quinzaine d’années dans le paysage, je peux vous dire que j’ai toujours été très mauvais dans le fait de donner un nom à une plante.
Pour ce qui est de la reconnaître, c’est simple. Mais quand il faut lui donner un nom, ça devient compliqué. Je n’ai pas de mémoire !
En tout cas, je suis très flatté !
Pendant la ballade, je me surprends même à reconnaître la plupart des plantes que les organisateurs nous présentent.
Mais que s’est-il passé ?
D’où me viennent toutes ces connaissances ?
Pas du ciel, je vous rassure
En fait, c’est grâce aux quelques balades botaniques auxquelles j’ai assisté durant les derniers mois…
Apprendre au travers des sens
Mine de rien, le fait de toucher, sentir et parfois goûter une plante en compagnie d’un (ou une) passionné de plantes sauvages, ça fait plus facilement rentrer le nom de la plante dans votre tête.
Durant la balade le long de la Vézère, je me suis même surpris à partager quelques connaissances avec les organisateurs !
Je suis très loin d’être bon, mais le sujet me passionne vraiment..
..et si c’est votre cas, je vous invite à participer à une ballade botanique.
Il n’y a rien de plus enrichissant (et agréable).
Vous en trouverez parfois des gratuites ou à participation libre.
Jetez un œil du côté des événements Facebook près de chez vous.
Sur votre moteur de recherche, tapez « balade botanique + le nom de votre ville ».
Contactez votre mairie ou des associations sur la protection de la nature et de l’environnement (France Nature Environnement, LPO et autres associations locales…).
Conclusion
Reconnaître les plantes sauvages c’est difficile. Mais j’ai tout de même décidé de me lancer. Printemps prochain, j’ai pour objectif d’organiser une petite balade botanique dans mon village !
par Fabrice | Jan 24, 2020
Un exercice pour se reconnecter à son jardin
Aujourd’hui j’aimerais te parler d’un exercice à faire sur ta terrasse ou ton jardin.
Pour tout t’avouer, ce n’est pas le meilleur moment pour le faire mais ça vaut quand même le coup d’essayer (et j’en reparlerais au moment venu).
Cet exercice, c’est un exercice d’observation. Si c’est la première année que tu fais ton jardin, je t’invite à en prendre note (crois-moi, ça peut grandement t’aider si tu comptes le « designer » en permaculture).
…
La première étape d’un design en permaculture
Il y a plusieurs méthodes (ou procédures) pour faire un design en permaculture et elles ont toutes un point commun : la première étape (soit l’observation).
A ton avis, si l’on retrouve cette étape dans toutes les méthodes de design ce n’est pas pour rien non ?
Le problème avec l’observation c’est que c’est super-difficile à appliquer.
Et qui a envie d’aller au jardin pour ne rien faire mise à part rester planté comme un clou à compter les pissenlits ?
Pourtant si tu veux créer un jardin en harmonie avec tes besoins, où tout est fluide et bien organisé, il va falloir passer par là.
Et le plus difficile dans l’observation, c’est de trouver quoi observer !
Pour être franc, il n’y a pas vraiment de recette miracle.
Chaque jardin à son contexte unique (l’environnent, les besoins du permaculteur, etc…).
La seule chose qui va pouvoir te donner des réponses, c’est ta créativité.
Renouer avec ta créativité
La créativité, c’est cette petite chose qui est à l’intérieur de chaque être humain et en particulier ceux qui sont âgés de moins de 5 ans (juste avant le formatage scolaire).
C’est, entre autres, ce qui nous a permis de fuir face aux prédateurs pendant des centaines de milliers d’années.
C’est cette capacité à reconnaître une silhouette en mouvement et fuir au travers d’une forêt bien dense.
En fait, la créativité c’est tout simplement être là : dans le moment présent..
C’est de là que vient cette capacité à innover, à trouver des idées.
Et tout ça, ça se passe dans le cerveau droit .
Dans le cerveau gauche, il y a tous nos automatismes comme bouger nos membres, les réflexes, etc…
Exercice pratique de créativité au jardin
L’exercice que je te propose va te servir à stimuler ta créativité sur ton balcon où ton jardin pour voir, entendre où ressentir des choses que tu ne « vois » pas la plupart du temps quand tu es en mode « cerveau gauche ».
Le truc est simple.
Prends un papier et un stylo puis, poses-toi à ton coin préféré du jardin ou de la terrasse (là où tu as une vue d’ensemble agréable).
Une fois bien installé, fais une petite méditation ou quelques respirations (histoire de te détendre).
Ensuite, il te suffit de prendre quelques minutes pour répondre à chacune de ces questions :
- Trouve 5 couleurs différentes.
Que ce soit dans les herbes, la terre, le ciel ou même un pot de fleurs.
Le but c’est de nommer 5 couleurs différentes.
- Ensuite, trouve 5 nuances de couleurs différentes.
Choisis une couleur puis, trouve et nomme 5 nuances différentes (tu peux le refaire avec plusieurs couleurs, ça t’aideras à t’ancrer).
- Puis, lève-toi et trouve 5 plantes différentes.
Même en hiver sur ta terrasse ou ton jardin tu peux trouver 5 plantes différentes.
Si ce n’est pas le cas, je t’invite à laisser un peu plus de place à la nature…
Bonne séance !
Bref, tu peux passer autant de temps que tu veux à t’amuser comme ça et aussi, pourquoi pas, reconnaître et nommer les plantes que tu découvres…
Pour finir, laisse-toi quelques minutes d’observation sans but particulier et n’oubli pas de prendre des notes, elles te seront peut-être précieuses.