Partir à la campagne pour faire de la permaculture alors qu’on aime la ville ?

Retaper une vieille ferme et crée un jardin forêt généreux et comestible

C’est peut-être votre rêve.

Peut-être que vous avez rendu visite à des personnes qui ont déjà passé le cap.

Des personnes qui se sont mises à leur compte en tant que maraîchers bio ou exploitants agricoles.

Et peut-être que ça vous a littéralement coupé dans votre élan.

Est-ce vraiment fait pour moi ?

La vie à la campagne.

Le jardinage et tout ça..

..ce n’est plus si enthousiasment…

En ville, tout est plus simple.

Tout est à disposition.

Il y a du monde.

De la vie.

Le syndrome du citadin

J’ai grandi en ville.

Ca fait seulement 6 ans que j’habite un village d’un peu plus de 2 000 habitants.

Et ce n’est pas tous les jours facile.

L’isolement, les mentalités, etc…

Ces dernières années, j’ai mis beaucoup d’énergie pour regrouper du monde autour d’un projet de jardin partagé en permaculture..

..et je n’ai trouvé personne au final.

Alors oui, je me suis créé pas mal de contacts avec les associations aux alentours de chez moi.

Mais pour ce qui est de concret et du local au sein du village, il ne me reste « qu’un » jardin partagé (avec moi-même) dans lequel j’ai tout de même organisé un atelier compostage et fais quelques visites…

Mais je ne m’en plains pas.

J’aime partager.

J’aime jardiner.

Et le jardin inspire les quelques personnes qui le visitent…

Ouf j’ai envie de dire !

La campagne c’est la slow life

Vous allez mettre du temps à créer du lien avec les gens.
Je ne dis pas qu’en ville les mentalités sont meilleures, mais au moins, il y a du monde !

De la diversité.

C’est ça la force de la ville.

Trouver des gens qui ont les mêmes idées que vous, c’est beaucoup plus simple.

En ville, vous pouvez aussi vous déplacer plus facilement.

Créer un réseau d’entraide plus rapidement.

Etc…

Par contre, à l’inverse de la campagne, dur dur de créer un projet de vie en ville !

Il y a peu de place.

Les terrains sont chers.

Vous avez moins de temps.

Moins d’énergie.

Etc…

Quoi faire si vous décidez de rester encore quelque temps en ville ?

Et bien, c’est simple.

Utilisez sa principale force :

LES GENS.


Regroupez-vous !


Rejoignez ou créez une AMAP, un jardin partagé, un site de compostage collectif, une association de protection de la biodiversité ou le réseau « incroyable comestible » de votre ville…

Et si ?

Et si vous lanciez un projet nouveau ?

Un projet dans lequel vous imaginiez le monde de demain ?

Regardez.

En ville, il n’y a pas assez de place..

..alors pourquoi ne pas réfléchir à comment intégrer plus de liens et de nature dans votre ville ?




Le secret d’un bon design en permaculture (pensée globale/pensée détail)


Dans cet article, je vous invite à réfléchir à votre design.

A faire votre premier plan sur papier.

La bonne nouvelle, c’est qu’il n’y a pas besoin d’avoir un joli coup de crayon.

Le but, c’est de travailler sur un plan cohérent avec la réalité.

Et d’y placer les bons éléments.

Ni plus.

Ni moins.

Plus votre plan est minimaliste.

Mieux vous aurez d’espace pour votre créativité.

La notion de « pensée globale » et « pensée détail »

Mais dis-moi Jamy, qu’est-ce que la pensée globale ?

La pensée globale, c’est le fait d’avoir une vue d’ensemble.

C’est de prendre du recul.

De la hauteur sur votre jardin.

(même si l’on parle d’un balcon de 5 m²).

Avec la pensée globale, vous travaillez sur le zonage, les chemins, les formes, etc…

C’est grâce à ça que vous allez faire circuler l’énergie dans votre jardin.

A contrario, avec la pensée détail, vous allez travailler sur les détails.

(super intelligent comme explication)

Le détail, ça va être un courant d’air à l’angle de votre terrasse.

Une zone de micro-climat au pied d’un mur.

Une flaque d’eau récurrente sur votre balcon (ou une zone « marécageuse » dans votre jardin).

Etc…

La pensée globale c’est le plan de votre jardin..

..et la pensée détail, c’est votre jardin..

..et plus particulièrement, les informations que vous avez de votre jardin.

(c’est la raison pour laquelle, en permaculture, on dit qu’il faut au minimum un an d’observation avant de commencer quoi que ce soit)

Travailler sur un design, c’est constamment alterner entre ces 2 pensées.

Et c’est aussi la raison pour laquelle vous devez avoir d’une :

Une bonne connaissance de votre jardin..

..et de deux :

Un plan de base.

Et oui.

Comment voulez-vous avoir une pensée globale sans plan ?

Exercice de design

Mettez-vous dans votre jardin (ou votre terrasse), et essayez d’en avoir une vision globale.

Ce n’est pas impossible, mais ce qui est sûr, c’est que ça va être difficile.

Vous avez trop de stimulation devant vous.

Trop de « pensées détails ».

Maintenant, mettez-vous devant le plan de votre jardin.

Comment voulez-vous avoir une pensée détail, sans avoir pris un temps d’observation ?

Sans avoir pris de notes sur les courants d’air, l’exposition, etc… ?


Prenons un exemple.

Imaginez que vous ayez envie de savoir à quoi ressemble la rue du gîte que vous avez loué pour les prochaines vacances.

Quel est le meilleur outil pour ça ?

Google maps jusqu’à preuve du contraire, non ?

Et bien, c’est comme si la pensée globale, c’était la vision satellite de google maps..

..et que la pensée détail, c’était le mode « street view ».

Impossible de travailler l’un sans l’autre pour arriver à bon port.

(bon, j’avoue que mon exemple est un peu fané, mais l’idée est là)

Lancez vous !

Vous voilà donc (presque) convaincu de l’importance de travailler sur plan et d’annoter les observations de votre jardin.

Le défi que je vous lance maintenant, c’est d’abord de faire en sorte de vous rendre régulièrement dans votre jardin (pour travailler votre pensée détail).

Même l’hiver !

Vous avez besoin d’observer le plus régulièrement possible.

Pour ça, vous pouvez installer un composteur ou un lombricomposteur par exemple.

La deuxième chose, c’est de prendre des mesures de votre jardin et de faire ce foutu plan !

Vous n’avez plus d’excuses.


Pour résumer, il vous reste 2 étapes :

Etape numéro 1 : prendre les mesures de votre jardin (un jour de beau temps).

Etape numéro 2 : faire un plan (un jour de pluie).


C’est aussi simple que ça.

A vous de jouer !

(et si vous souhaitez que je vous accompagne dans cette aventure, c’est par ici).

Observez la forêt pour booster votre design

Dans la nature, tout est rapport de forces.

Que ce soit une petite colonie de graines se battant pour germer et devenir l’arbre qui dominera la forêt pour les décennies à venir..

..ou que ce soit juste pour une petite histoire de rapports humains, le monde entier est régi sur des rapports de forces.

Imaginer et observer la nature

C’est ce que j’ai fait le weekend dernier.

Et j’ai eu une révélation en observant une simple herbe sauvage au bord de l’eau (oui je sais, il en faut peu pour m’enthousiasmer).

Ce jour-là, il y avait beaucoup de vent et cette plante se couchait sous la force du vent. Vous voyez ? Elle faisait ce genre d’aller-retour entre l’eau et sa position d’origine.

Elle tapait constamment la tête dans l’eau…


Bon, j’étais donc en train de l’observer et je me suis posé cette question : pourquoi ne finit-elle tout simplement pas par être immergé sous l’eau ?

Qu’est-ce qui fait que le haut de cette plante arrive toujours à ressortir la tête de l’eau ?

Et le constat était clair : elle a tout simplement une morphologie adaptée à ce genre de situation.

C’est certainement la forme et la structure de ses feuilles..

.. ou la force de sa tige..

.. je ne sais pas vraiment, mais je ne peux que constater que ça fonctionne pour elle.


Et puis j’ai levé la tête.

Il y avait un arbre.

Et j’ai observé le vent souffler dans ses feuilles…

La force du vent leur faisait faire, là aussi, d’énormes va et vient (je tiens à préciser que je ne consomme pas de substances bizarres 😂).

Et pareil, je me suis demandé ce qui faisait qu’à un moment précis, le vent n’a plus d’emprise sur ces feuilles ?

Qu’est-ce qui empêche les feuilles et les branches de s’arracher et de s’envoler comme un cerf-volant ?

Et même constat, la feuille est faite d’une certaine façon pour qu’elle ne soit pas emportée à la moindre grosse rafale de vent… c’est tout !
Promis, je n’avais même pas bu un verre d’alcool 😂

La timidité des arbres

Je ne sais pas si vous le saviez, mais il y a quelque chose d’invisible (ou du moins que l’on n’a pas encore compris) qui se manifeste lorsque deux branches d’arbres provenant de deux arbres différents se retrouvent face à face dans leur course à la lumière.

Cette chose (ou ce phénomène) fait que ces deux branches d’arbres s’arrêtent de pousser.

Et oui. Au lieu de continuer à pousser et à s’entremêler, les branches stoppent leur croissance et « cohabitent ».

C’est un truc de fou quand on y pense (et pourtant vous y êtes témoin presque tous les jours si vous observez un peu la nature ^^).

Bref. Tout ça pour dire que dans la nature, tout est rapport de forces..

.. et dans votre design aussi !

La saison bat son plein.

Votre terrasse est au top de son développement, au top de sa forme.

C’est le moment d’observer tout ça et de tirer des conclusions.

Exercice de design à faire en fin de saison

Faite le point sur ces deux choses : qu’est-ce qui a marché cette année et, qu’est-ce qui n’a pas ou un peu moins marché ?

Y a-t-il un endroit où vous feriez bien d’atténuer (ou accentuer) l’ensoleillement ?

Et pour ce qui est du vent ?

Et de la pluie ?


PS : si vous souhaitez être accompagné pour le design de votre jardin, c’est par ici.

8 astuces pour observer votre jardin avec le cerveau droit

J’ai pas mal de retours de personnes qui me disent qu’ils ont du mal à observer leur jardin. A lâcher prise. A pratiquer le non-agir.

Sincèrement, je suis super content que l’on me pose ce genre de question.

Ca veut dire que vous avez compris l’importance du principe n°1 selon la permaculture de David Homgren qui est :  » Observer et interagir ».

😉


Bon, pour commencer, savez-vous que nous sommes l’espèce animale (devant le castor) qui interagit le plus avec son environnement ?

L’interaction, c’est quelque chose de naturel pour nous. C’est dans nos gènes. Nous sommes des êtres d’action !

Par contre, l’observation, ça l’est de moins en moins…

D’ailleurs quand on y réfléchit, l’observation et l’interaction sont 2 concepts opposés.
Et à mon avis, si David Holmgren à mis face à face 2 concepts opposés dans son premier principe de permaculture, c’est pour faire un clin d’œil à l’approche systémique (approche de laquelle s’inspirent grandement la permaculture et l’écologie en général)…


Bref.

Comment hacker votre cerveau et passer en mode observation permaculturelle ?

Et bien c’est simple.

Déjà, je vous rappelle que le cerveau humain a 2 « modes » de pensées :

La pensée rationnelle (le cerveau gauche)

Le cerveau gauche est celui qui vous dit que vos tomates ont du mal à mûrir cette année ou que votre abri à insectes n’a pas été très utile… c’est celui qui observe en cherchant des fait précis, rationnels et logiques. En gros c’est votre ennemi si vous voulez passer en mode observation et non-agir.

La pensée créative (le cerveau droit)

Le cerveau droit gère les émotions.

Il est intuitif et créatif. C’est celui-ci que vous devez solliciter pour faire de l’observation créative au jardin. Il permet à votre esprit de vagabonder et de remarquer des choses que vous ne pouvez pas voir en jardinant avec votre cerveau gauche. C’est grâce à lui que vous trouverez plein d’idées pour votre design !

Bon, tout ça c’est cool, mais voyons voir concrètement ce que vous pouvez faire pour activer votre cerveau droit au jardin…

Débloquer sa créativité au jardin

Déjà, oubliez le truc de se poser sur une chaise, ne penser à rien et attendre l’inspiration.

Pour certains ça fonctionne peut-être mais ce n’est pas ce qui fonctionne le mieux (en tout cas, ça ne fonctionne pas énormément pour moi).

Votre cerveau est une machine à penser..

.. et il va falloir le duper un peu :

1. Mettez de la vie

« Chaque élément du système doit remplir plusieurs fonctions et chaque fonction doit être remplie par plusieurs éléments »
Bill Mollison

Je vous ai beaucoup parlé d’hôtels à insectes, de nichoirs, de mangeoires à oiseaux, etc..

Ce n’est pas uniquement pour attirer plus de vie avec, entre autres, des prédateurs et des pollinisateurs.

C’est aussi pour mettre de la vie dans votre jardin. Pour mettre de la couleur, du mouvement…

Et c’est ça qui stimule votre cerveau créatif !

2. Trouver le point d’inspiration

Que ce soit sur une petite terrasse de balcon ou un grand terrain à la campagne, votre jardin a ce que j’appelle « un point d’inspiration ».

Généralement, c’est l’endroit où vous pouvez observer la totalité de votre jardin.

Cet endroit est parfait pour prendre du recul et observer (en mode cerveau droit s’il vous plaît !).

3. Ajoutez des places assises

Multipliez les opportunités pour prendre un moment de repos.
Même si c’est pour vous asseoir juste une minute

Puis, n’hésitez pas à naviguer spontanément entre ces différents points de vue.

4. Mettez-vous pieds nus

Personnellement c’est quelque chose que j’oublie de faire et qui pourtant fonctionne super bien pour s’ancrer dans le moment présent.

Vous mettre pieds nus, c’est vous ancrer à la terre, c’est ralentir.

C’est aussi marcher plus délicatement et regarder où l’on met le pied…

5. Respirez

Simple et efficace.

Chez moi la respiration c’est quelque chose de magique pour me calmer et m’ancrer dans l’instant présent.

Essayez !

Voici comment je m’y prends : je prends quelques grandes respirations en inspirant par le nez et en expirant par la bouche (n’hésitez pas à exagérer vos respirations).

6. Créez de l’intimité

Dans l’intimité, vous êtes beaucoup plus attentif et beaucoup plus connecté à la nature.

Observez seul et faites en sorte de ne pas être dérangé. Le but c’est de ne pas vous sentir à découvert ou observé.

7. Lisez

L’observation ne se fait pas uniquement à travers les yeux.

Les bruits, les odeurs, le touché, le goût… Faites en sorte d’utiliser vos 5 sens !

En plus, quand vous lisez, vous êtes généralement immobile. Ca permet de vous fondre dans le décor et de voir la facette cachée de votre jardin.

Cette facette, c’est le jardin pendant votre absence..

.. et croyez-le ou non, c’est là que tout se passe !

(Si la lecture ce n’est pas votre truc, vous pouvez dessiner ou jouer de la musique par exemple)

8. Étiquetez vos plantes

En étiquetant vos plantes, vous stimulez votre cerveau droit.

Et n’hésitez pas à avoir quelques étiquettes vierges d’avance, le bricolage c’est aussi un moment de création !

Voilà,
j’espère sincèrement qu’au moins un de ces conseils vous permettra de passer plus facilement en mode « observation créative ».


Et si vous avez besoin d’être accompagné pour le design de votre jardin, c’est par ici.

La meilleure ville pour faire de la permaculture se trouve en Corrèze

La semaine dernière, je suis parti quelques jours en Corrèze pour voir des amis.

Je suis parti de Lyon, avec le van d’une amie.

Et tout comme l’année dernière, quand je suis parti chez Damien pour passer le CCP, j’ai eu un choc hydrique.

Non, je ne parle pas de sur-hydratation, mais de climat.

Je ne sais pas dans quel coin de la France (ou du monde) vous vivez, mais je peux vous dire que du côté de Lyon ça fait longtemps que nous n’avons pas vu la pluie, la vraie.

Les espaces verts sont jaunes, les arbres sèchent un par un et la terre se transforme en pierre.

Chaque année la sécheresse s’empire dans notre région…

La Corrèze, un climat exceptionnel

A mon arrivée, j’ai donc été surpris par une nature assez verdoyante !

Ce n’est pas qu’il fait moins chaud là-bas (c’est la même canicule que dans le Rhône, voire même pire)…, mais vous allez voir que c’est vraiment une histoire de quantité d’eau.

Petit rappel, une plante a besoin de ces 3 choses pour vivre :

  1. Du soleil (qu’elle capte par le dessus de ses feuilles)
  2. De l’oxygène (qu’elle capte par le dessous de ses feuilles)
  3. De l’eau (qu’elle capte par ses racines)

Ce sont les 3 fondamentaux de la vie. Quand il en manque un, la plupart des plantes meurent (et sur terre, on manque rarement de soleil ou d’oxygène… la plupart du temps, et de plus en plus à certains endroits, c’est l’eau qui fait défaut).

Une forêt a besoin d’au moins 500 mm de précipitations annuelles pour naître

En dessous de 500 mm, pas de forêt (la végétation reste à l’étape de steppe)..

..et pour info, en Corrèze la moyenne annuelle des précipitations se situe entre 900 et 1 000 mm.

Ce qui est bien assez pour entretenir la forêt !

Et c’est donc pour ça aussi que ça reste bien vert.


Puis je ne sais plus dans quel livre j’ai lu ça, mais apparemment la Corrèze serait la région de France qui ressemble le plus à un climat tropical !
Et si vous ne le saviez pas, le climat tropical c’est celui qui est le plus productif en matière végétale (entre 2 et 3 kg de matière végétale par m² et par année)


Et pour information (ça fait beaucoup d’informations là non ? 🤭), un climat tropical c’est une température stable entre 20 et 25°C tout au long de l’année et une moyenne de précipitations annuelle de 1900 mm.

On est donc loin du climat de la Corrèze, mais j’ai tout de même remarqué une chose qui confirme ça.

Le bananier se plaît bien en Corrèze !

Il y en a de partout ! (même à l’état sauvage).

Et j’ai remarqué que certains d’entre eux font même quelques bananes ! (surtout en ville)

Bref, si vous cherchez un semblant de climat tropical pour cultiver de la banane en France, allez en Corrèze !

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