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La meilleure façon de comprendre le principe de permaculture n°8 : intégrer au lieu de séparer

Dans cet article, je vais répondre à une multitude de questions à la fois.

Ce sont des questions que je reçois régulièrement et qui empêche les gens de passer à l’action.

Et elles ressemblent à ça :

Qu’est-ce qui est le plus efficace, lombricomposteur ou Bokashi ?

Quoi planter dans mes pots de fleurs, tomate classique ou tomate naine ?

Quand semer la carotte, au printemps ou à l’automne ?

Faut-il récupérer l’eau de pluie ou utiliser des oyas avec un bon gros paillage ?

Comment booster mes plantes, purin d’ortie ou jus de lombric ?

Etc, etc…

Bon, je vais éviter la réponse classique de tout bon permaculteur qui se respecte : « ça dépend« .

Je vous invite plutôt à trouver le point commun à toutes ces questions…

Si, si allez-y, 👆 relisez-les (c’est facile).


C’est bon, vous l’avez ?

Le point commun à toutes ces questions, c’est le mot « ou ».

Et c’est ça le problème…

La société est faite de telle façon à ce que vous ayez une pensée verticale..

.. à ce que vous vous posiez des questions binaires..

.. vous ne devez jamais sortir de « la boîte ».

Développer une vision holistique

Le monde est de plus en plus remplit de spécialistes en tout genre et de moins en moins de personnes ont une vision d’ensemble, une vision holistique.

Si vous voulez devenir un bon permaculteur ou une bonne permacultrice, vous devez développer une pensée horizontale et systémique.

Principe de permaculture n°8 : « intégrer au lieu de séparer »

Imaginez que votre balcon ou votre jardin soit vide et que vous réfléchissez à la façon de l’aménager (c’est peut-être le cas d’ailleurs).

Au lieu de vous poser ce genre de question :

Est-ce que je préfère aménager un jardin avec des arbres fruitiers, avec des plantes aromatiques, avec des vivaces fleuries ou simplement faire un potager classique ?

Posez-vous plutôt ce genre de question :

Pourquoi ne pas mettre des arbres fruitiers et des plantes aromatiques et des plantes vivaces fleuri et des plantes potagères ?

C’est simple, il suffit de remplacer les ou par des et.

Ensuite, utilisez votre pensée horizontale et aménagez votre jardin de façon à ce que les plantes soient en harmonie. Qu’elles s’entraident les unes des autres.

Par exemple, les arbres fruitiers peuvent faire de l’ombre à vos plantes potagères pendant que les plantes à fleurs et les plantes aromatiques attirent les pollinisateurs et repoussent certains prédateurs…


Je ne le répéterais jamais assez, il n’y a pas de réponse toutes faites (en tous cas, c’est très rare).

Tout est une question de contexte.


Quelle est votre grande question du moment ?

Quel est le grand choix que vous n’arrivez pas à faire ?

Ne pourriez-vous pas remplacer les « ou » par des « et » ?

Essayez, c’est un puissant exercice !

Observez la forêt pour booster votre design

Dans la nature, tout est rapport de forces.

Que ce soit une petite colonie de graines se battant pour germer et devenir l’arbre qui dominera la forêt pour les décennies à venir..

..ou que ce soit juste pour une petite histoire de rapports humains, le monde entier est régi sur des rapports de forces.

Imaginer et observer la nature

C’est ce que j’ai fait le weekend dernier.

Et j’ai eu une révélation en observant une simple herbe sauvage au bord de l’eau (oui je sais, il en faut peu pour m’enthousiasmer).

Ce jour-là, il y avait beaucoup de vent et cette plante se couchait sous la force du vent. Vous voyez ? Elle faisait ce genre d’aller-retour entre l’eau et sa position d’origine.

Elle tapait constamment la tête dans l’eau…


Bon, j’étais donc en train de l’observer et je me suis posé cette question : pourquoi ne finit-elle tout simplement pas par être immergé sous l’eau ?

Qu’est-ce qui fait que le haut de cette plante arrive toujours à ressortir la tête de l’eau ?

Et le constat était clair : elle a tout simplement une morphologie adaptée à ce genre de situation.

C’est certainement la forme et la structure de ses feuilles..

.. ou la force de sa tige..

.. je ne sais pas vraiment, mais je ne peux que constater que ça fonctionne pour elle.


Et puis j’ai levé la tête.

Il y avait un arbre.

Et j’ai observé le vent souffler dans ses feuilles…

La force du vent leur faisait faire, là aussi, d’énormes va et vient (je tiens à préciser que je ne consomme pas de substances bizarres 😂).

Et pareil, je me suis demandé ce qui faisait qu’à un moment précis, le vent n’a plus d’emprise sur ces feuilles ?

Qu’est-ce qui empêche les feuilles et les branches de s’arracher et de s’envoler comme un cerf-volant ?

Et même constat, la feuille est faite d’une certaine façon pour qu’elle ne soit pas emportée à la moindre grosse rafale de vent… c’est tout !
Promis, je n’avais même pas bu un verre d’alcool 😂

La timidité des arbres

Je ne sais pas si vous le saviez, mais il y a quelque chose d’invisible (ou du moins que l’on n’a pas encore compris) qui se manifeste lorsque deux branches d’arbres provenant de deux arbres différents se retrouvent face à face dans leur course à la lumière.

Cette chose (ou ce phénomène) fait que ces deux branches d’arbres s’arrêtent de pousser.

Et oui. Au lieu de continuer à pousser et à s’entremêler, les branches stoppent leur croissance et « cohabitent ».

C’est un truc de fou quand on y pense (et pourtant vous y êtes témoin presque tous les jours si vous observez un peu la nature ^^).

Bref. Tout ça pour dire que dans la nature, tout est rapport de forces..

.. et dans votre design aussi !

La saison bat son plein.

Votre terrasse est au top de son développement, au top de sa forme.

C’est le moment d’observer tout ça et de tirer des conclusions.

Exercice de design à faire en fin de saison

Faite le point sur ces deux choses : qu’est-ce qui a marché cette année et, qu’est-ce qui n’a pas ou un peu moins marché ?

Y a-t-il un endroit où vous feriez bien d’atténuer (ou accentuer) l’ensoleillement ?

Et pour ce qui est du vent ?

Et de la pluie ?


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8 astuces pour observer votre jardin avec le cerveau droit

J’ai pas mal de retours de personnes qui me disent qu’ils ont du mal à observer leur jardin. A lâcher prise. A pratiquer le non-agir.

Sincèrement, je suis super content que l’on me pose ce genre de question.

Ca veut dire que vous avez compris l’importance du principe n°1 selon la permaculture de David Homgren qui est :  » Observer et interagir ».

😉


Bon, pour commencer, savez-vous que nous sommes l’espèce animale (devant le castor) qui interagit le plus avec son environnement ?

L’interaction, c’est quelque chose de naturel pour nous. C’est dans nos gènes. Nous sommes des êtres d’action !

Par contre, l’observation, ça l’est de moins en moins…

D’ailleurs quand on y réfléchit, l’observation et l’interaction sont 2 concepts opposés.
Et à mon avis, si David Holmgren à mis face à face 2 concepts opposés dans son premier principe de permaculture, c’est pour faire un clin d’œil à l’approche systémique (approche de laquelle s’inspirent grandement la permaculture et l’écologie en général)…


Bref.

Comment hacker votre cerveau et passer en mode observation permaculturelle ?

Et bien c’est simple.

Déjà, je vous rappelle que le cerveau humain a 2 « modes » de pensées :

La pensée rationnelle (le cerveau gauche)

Le cerveau gauche est celui qui vous dit que vos tomates ont du mal à mûrir cette année ou que votre abri à insectes n’a pas été très utile… c’est celui qui observe en cherchant des fait précis, rationnels et logiques. En gros c’est votre ennemi si vous voulez passer en mode observation et non-agir.

La pensée créative (le cerveau droit)

Le cerveau droit gère les émotions.

Il est intuitif et créatif. C’est celui-ci que vous devez solliciter pour faire de l’observation créative au jardin. Il permet à votre esprit de vagabonder et de remarquer des choses que vous ne pouvez pas voir en jardinant avec votre cerveau gauche. C’est grâce à lui que vous trouverez plein d’idées pour votre design !

Bon, tout ça c’est cool, mais voyons voir concrètement ce que vous pouvez faire pour activer votre cerveau droit au jardin…

Débloquer sa créativité au jardin

Déjà, oubliez le truc de se poser sur une chaise, ne penser à rien et attendre l’inspiration.

Pour certains ça fonctionne peut-être mais ce n’est pas ce qui fonctionne le mieux (en tout cas, ça ne fonctionne pas énormément pour moi).

Votre cerveau est une machine à penser..

.. et il va falloir le duper un peu :

1. Mettez de la vie

« Chaque élément du système doit remplir plusieurs fonctions et chaque fonction doit être remplie par plusieurs éléments »
Bill Mollison

Je vous ai beaucoup parlé d’hôtels à insectes, de nichoirs, de mangeoires à oiseaux, etc..

Ce n’est pas uniquement pour attirer plus de vie avec, entre autres, des prédateurs et des pollinisateurs.

C’est aussi pour mettre de la vie dans votre jardin. Pour mettre de la couleur, du mouvement…

Et c’est ça qui stimule votre cerveau créatif !

2. Trouver le point d’inspiration

Que ce soit sur une petite terrasse de balcon ou un grand terrain à la campagne, votre jardin a ce que j’appelle « un point d’inspiration ».

Généralement, c’est l’endroit où vous pouvez observer la totalité de votre jardin.

Cet endroit est parfait pour prendre du recul et observer (en mode cerveau droit s’il vous plaît !).

3. Ajoutez des places assises

Multipliez les opportunités pour prendre un moment de repos.
Même si c’est pour vous asseoir juste une minute

Puis, n’hésitez pas à naviguer spontanément entre ces différents points de vue.

4. Mettez-vous pieds nus

Personnellement c’est quelque chose que j’oublie de faire et qui pourtant fonctionne super bien pour s’ancrer dans le moment présent.

Vous mettre pieds nus, c’est vous ancrer à la terre, c’est ralentir.

C’est aussi marcher plus délicatement et regarder où l’on met le pied…

5. Respirez

Simple et efficace.

Chez moi la respiration c’est quelque chose de magique pour me calmer et m’ancrer dans l’instant présent.

Essayez !

Voici comment je m’y prends : je prends quelques grandes respirations en inspirant par le nez et en expirant par la bouche (n’hésitez pas à exagérer vos respirations).

6. Créez de l’intimité

Dans l’intimité, vous êtes beaucoup plus attentif et beaucoup plus connecté à la nature.

Observez seul et faites en sorte de ne pas être dérangé. Le but c’est de ne pas vous sentir à découvert ou observé.

7. Lisez

L’observation ne se fait pas uniquement à travers les yeux.

Les bruits, les odeurs, le touché, le goût… Faites en sorte d’utiliser vos 5 sens !

En plus, quand vous lisez, vous êtes généralement immobile. Ca permet de vous fondre dans le décor et de voir la facette cachée de votre jardin.

Cette facette, c’est le jardin pendant votre absence..

.. et croyez-le ou non, c’est là que tout se passe !

(Si la lecture ce n’est pas votre truc, vous pouvez dessiner ou jouer de la musique par exemple)

8. Étiquetez vos plantes

En étiquetant vos plantes, vous stimulez votre cerveau droit.

Et n’hésitez pas à avoir quelques étiquettes vierges d’avance, le bricolage c’est aussi un moment de création !

Voilà,
j’espère sincèrement qu’au moins un de ces conseils vous permettra de passer plus facilement en mode « observation créative ».


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La meilleure ville pour faire de la permaculture se trouve en Corrèze

La semaine dernière, je suis parti quelques jours en Corrèze pour voir des amis.

Je suis parti de Lyon, avec le van d’une amie.

Et tout comme l’année dernière, quand je suis parti chez Damien pour passer le CCP, j’ai eu un choc hydrique.

Non, je ne parle pas de sur-hydratation, mais de climat.

Je ne sais pas dans quel coin de la France (ou du monde) vous vivez, mais je peux vous dire que du côté de Lyon ça fait longtemps que nous n’avons pas vu la pluie, la vraie.

Les espaces verts sont jaunes, les arbres sèchent un par un et la terre se transforme en pierre.

Chaque année la sécheresse s’empire dans notre région…

La Corrèze, un climat exceptionnel

A mon arrivée, j’ai donc été surpris par une nature assez verdoyante !

Ce n’est pas qu’il fait moins chaud là-bas (c’est la même canicule que dans le Rhône, voire même pire)…, mais vous allez voir que c’est vraiment une histoire de quantité d’eau.

Petit rappel, une plante a besoin de ces 3 choses pour vivre :

  1. Du soleil (qu’elle capte par le dessus de ses feuilles)
  2. De l’oxygène (qu’elle capte par le dessous de ses feuilles)
  3. De l’eau (qu’elle capte par ses racines)

Ce sont les 3 fondamentaux de la vie. Quand il en manque un, la plupart des plantes meurent (et sur terre, on manque rarement de soleil ou d’oxygène… la plupart du temps, et de plus en plus à certains endroits, c’est l’eau qui fait défaut).

Une forêt a besoin d’au moins 500 mm de précipitations annuelles pour naître

En dessous de 500 mm, pas de forêt (la végétation reste à l’étape de steppe)..

..et pour info, en Corrèze la moyenne annuelle des précipitations se situe entre 900 et 1 000 mm.

Ce qui est bien assez pour entretenir la forêt !

Et c’est donc pour ça aussi que ça reste bien vert.


Puis je ne sais plus dans quel livre j’ai lu ça, mais apparemment la Corrèze serait la région de France qui ressemble le plus à un climat tropical !
Et si vous ne le saviez pas, le climat tropical c’est celui qui est le plus productif en matière végétale (entre 2 et 3 kg de matière végétale par m² et par année)


Et pour information (ça fait beaucoup d’informations là non ? 🤭), un climat tropical c’est une température stable entre 20 et 25°C tout au long de l’année et une moyenne de précipitations annuelle de 1900 mm.

On est donc loin du climat de la Corrèze, mais j’ai tout de même remarqué une chose qui confirme ça.

Le bananier se plaît bien en Corrèze !

Il y en a de partout ! (même à l’état sauvage).

Et j’ai remarqué que certains d’entre eux font même quelques bananes ! (surtout en ville)

Bref, si vous cherchez un semblant de climat tropical pour cultiver de la banane en France, allez en Corrèze !

Le chemin de la nature

Les lignes de désirs

Avez-vous déjà remarqué qu’il y a toujours pleins de petits chemins en forêt ?

Je ne parle pas des chemins principaux, mais des petits chemins de traverse.

Ce sont ceux qui sont un peu plus étroits et pas toujours faciles à emprunter.

Ce genre de petits chemins broussailleux dans lesquels il est impossible de circuler sans une machette à la main 😂


Des chemins comme ça, il y en a de partout dans la nature (même dans les forêts les moins fréquentées)

Ce sont généralement des passages d’animaux.

Ca peut aller du petit sentier qu’empruntent les sangliers pour se rendre à leurs plus beaux spots de boue..

.. jusqu’aux sentiers qu’empruntent les chevreuils pour se poster à leurs meilleurs points d’observations.

A force d’être pratiqués, ils sont défrichés et de plus en plus d’animaux peuvent les emprunter.

Parfois, ces chemins se croisent et s’entremêlent.

Parfois, un arbre ou un éboulement viennent à les modifier.


Et bien chez vous c’est pareil.

Que vous soyez dans un petit appartement avec un balcon ou dans une grande maison de campagne avec grand jardin, vous avez vos propres chemins naturels..

.. et il est bon de les repérer (quit à les baliser).

Mine de rien, ça permet de limiter votre empiétement sur le jardin et de laisser plus de place pour les zones les plus sauvages (pour rappel, ce sont les zones 4 et 5 en permaculture).

Sur un balcon (ou une terrasse), ça permet aussi d’optimiser considérablement vos surfaces de culture.

Comment j’ai gagné de l’espace en optimisant les lignes de désirs

Sur ma terrasse j’ai pu gagner de l’espace rien qu’en transformant un peu le chemin qui la traverse.

A la base, c’était une ligne droite et je lui ai fait faire un « S ».

Ca m’a permis de rajouter des pots de fleurs et de gagner de l’accès sur certaines zones.


Travailler sur les chemins dans votre design c’est optimiser vos déplacements et les rendre plus naturels.

C’est aussi un moyen d’élargir vos zones et/ou de rajouter des lieux sauvages ou des lieux de stockage par exemple.

C’est souvent en mettant les choses sur papier que vous découvrez les incohérences de vos chemins.

Ca vous permet de supprimer des étapes, de rajouter des chemins… de les séparer ou de les connecter…


Par exemple, pourquoi ne travailleriez-vous pas un peu sur votre chemin de compostage ?

Son point de départ principal, c’est la cuisine (la zone 0).

Ensuite, l’aire de compostage doit se trouver en zone 1 (ou 2 grand maximum).

Bon, si vous avez un lombricomposteur dans votre cuisine, le chemin est vite fait..

..mais rien ne vous empêche d’avoir une deuxième aire de compostage (comme un composteur collectif ou quelques pots de fleurs en lasagnes par exemple).


Bref, je vous laisse travailler là-dessus et n’oubliez pas ces 3 mots : optimiserconnecterséparer.

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