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Comment la ville de Nantes crée des lieux vivants dans son espace urbain ?

De l’agriculture urbaine à Nantes ?

On entend de plus en plus parler d’agriculture urbaine, de jardins partagés, de potagers sur les toits, etc…

Et c’est une bonne nouvelle !

Mais la production alimentaire n’est que l’une des conséquences de la végétalisation de la ville…


Entre parenthèses, c’est une conséquence que la ville de Nantes a décidé d’intégrer dans ses espaces verts cette année.

Et oui, lors de ma petite virée dans le Nord Ouest de la France, j’ai été surpris de voir que la ville était littéralement en train d’intégrer du maraîchage (très inspiré de la permaculture) dans ses massifs d’espaces verts !

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Ce ne sont pas moins de 50 potagers solidaires qui ont été dispatchés dans la ville de Nantes suite à la crise du covid !

Fini les fleurs surdimensionnées et dépourvues de pollen..

..la nouvelle mode à Nantes, c’est la permaculture urbaine !


Dans ces massifs, les récoltes sont en « libre-service » (en tout cas, je n’ai pas hésité à goûter la marchandise).

Et, en plus de ça, les agents des espaces verts (qui s’occupent de ces massifs), récoltent, pèsent et redistribuent les légumes à des associations caritatives.

Bref, c’est magique et merci à la ville de Nantes de montrer que c’est possible (un article pour tout comprendre ce qu’il se passe là-bas).

Ce qu’il manque dans la plupart des grandes villes de France ?

Ce sont des lieux vivants, des lieux de rencontre.

Personnellement, quand j’arrive dans une nouvelle ville, je suis friand de ce genre de lieux.

Vous savez, c’est un peu comme la place du village ou la place du marché.

Ce sont ces lieux où ne se rend pas d’un point A à un point B.

Mais ce sont plutôt des lieux où l’on pose l’ancre.

On n’est pas pressé.

On ne court pas.

On a le temps.

On prend le temps.

Repenser la ville pour favoriser l’interaction

Et ça peut paraître bête (pour rester poli), mais l’infrastructure d’une ville joue énormément sur ce point.

Regardez. Ce n’est pas sur les trottoirs, les passages piétons ou les lignes de tramway que vous allez le plus souvent trouver ce genre de lieux vivants non ?

C’est plus souvent au pied d’un arbre centenaire, au bord d’une mare à canard, près d’un petit massif de fleurs ou même sur un pas-de-porte aménagé avec quelques jardinières…

Ca peut paraître bête, mais je vous invite à le vérifier à votre prochaine virée en ville.

Regardez quels sont les endroits où les gens sont ancrés, immobiles, ils discutent…

Vous verrez, il y a souvent un bout de nature pas très loin… (ou un arrêt de bus 😂)


Notre monde a besoin de sortir un peu de cette société de consommation.

Les gens ont besoin de ralentir, de se rencontrer.

Certes, le changement doit se faire au niveau écologique. La permaculture urbaine, le zéro déchet, etc…

Mais pas que. La santé, l’éducation, etc.. sont aussi des points sur lesquels nous devons nous transformer.

Bref.

Et pour faire tout ça en même temps, nous devons sortir du modèle « communautaire » et faire diverger les idées.

Il y a pleins de gens intéressants ailleurs que dans la permaculture urbaine !

Il ne faut forcément pas partager les mêmes passions pour changer le monde.

Le plus important, ce sont les valeurs, la vision.

Et, croyez-le ou non, beaucoup de gens partagent les mêmes valeurs que celles de la permaculture.

Pleins de gens ont envie que ça change.


Le truc, c’est qu’on travaille chacun de notre côté depuis trop longtemps..

..et que ce n’est pas comme ça qu’on fera avancer le schmilblick.

Créer des lieux où l’on peut s’ancrer

Pour moi, l’un des moyens de faire diverger tout ça, c’est de créer des espaces de vie, des lieux d’ancrage en ville, à l’extérieur.

Et c’est, je pense, l’un des rôles de la permaculture urbaine, de l’agriculture urbaine ou de la végétalisation de la ville (appelez ça comme vous le voulez).

Pour rester dans le thème « permaculture/écologie », je pense qu’en donnant de la place à la nature en ville, on crée des interfaces (en permaculture, on appelle ça « les bordures »).

Les interfaces (ou les « bordures ») sont de lieux de rencontres entre plusieurs types de biodiversité.

Allez, un dernier exemple pour illustrer ça.

Imaginez que vous avez côte à côte une mare et un potager.

Et maintenant imaginez que vous mettez une petite haie (de petits fruits par exemple) entre eux.

Grâce à votre petite haie, la faune de la mare et celle du potager ont un lieu pour se « mélanger », se rencontrer.
Sans oublier que la haie a aussi sa propre faune !

Bref.


Je suis persuadé que créer des lieux de vie fait partir de notre rôle.

De votre rôle.

Alors, mes cher.es ami.es..

..enfilez vos bottes, plantez des arbres, jetez des bombes de graines et réappropriez-vous l’espace urbain !

Comment utiliser son bokashi quand on a que des arbustes et des plantes grasses ?

Du bokashi dans vos pots de fleurs ?

Aujourd’hui, je réponds à la question que m’a posé Mathieu :

« J’ai un balcon avec des plantes grasses et des arbustes. Comment exploiter au mieux mon bokashi qui se rempli très vite ? »

Merci Mathieu pour cette question. Ca fait longtemps que je voulais aborder le sujet du bokashi.
Presque 2 ans que j’en utilise un quand même

Qu’est-ce qu’un bokashi ?

Un bokashi est une sorte de sceau hermétique dans lequel on ajoute des épluchures de fruits et légumes dans le but de les composter.

Sauf que, comparé à un lombricomposteur ou un composteur classique, il y a 3 grandes différences.

1) Il n’y a pas de vers de terre

Au lieu d’ajouter de la matière sèche à chaque apport comme dans un composteur, on y ajoute un mélange de micro-organismes spécifiques qu’il faut acheter à part.

2) C’est du compostage hermétique (anaérobique)

Pour faire simple, il n’y a pas d’air dans un bokashi.

C’est la raison pour laquelle on utilise des micro-organismes spécifiques.

3) Un bokashi ne produit pas de terreau (contrairement au lombricompost ou au compost classique)

Pourquoi ?

Et bien tout simplement parce qu’il n’y a pas de vers de terre (pas de vers : pas de chocolat)

Du coup, on se retrouve avec un (riche) mélange bien gluant d’épluchures de fruits et légumes.

Et quand on habite en ville, dur dur de le réutiliser…

Comment utiliser son bokashi pour ses pots ?

Réutiliser le jus de bokashi

Comme dans un lombricomposteur, il est possible de récupérer le jus dans un bokashi.

C’est un puissant engrais naturel.

Et comme pour le jus de lombrics, il faut le diluer à 10 % (dans de l’eau de pluie de préférence).

Tes arbustes vont adorer ça et tes plantes grasses aussi (pour les plantes grasses, ne leur donne pas d’engrais pendant l’hiver.. elles n’apprécieront pas).

Et si tu cultives des plantes potagères, elles apprécieront tout autant !

Rempoter les plantes avec le bokashi

Mélangé avec un peu de terreau (ou une bonne lasagne bien mûre), il apportera tous les nutriments nécessaire à tes arbustes et ce, pendant plusieurs années !

Créer une super jardinière à boutures !

Les plantes grasses se bouturent bien.

Donc, tu peux essayer de faire une sorte de lasagne où tu prends en sandwich ton mélange bokashi dans une jardinière (3 couches : terreau – mélange bokashi – terreau).

Comme je te le disais, l’hiver approche..

.. et les plantes grasses n’ont pas faim..

.. attends le printemps pour tester cette super jardinière (et tiens-moi au courant du résultat) !

Du paillage pour tes arbustes.

Bien évidemment, c’est un peu du « gaspillage d’énergie » mais, tôt au tard, tes arbustes en profiteront… même l’hiver !

J’allais oublier.

Si tu as la possibilité de le faire, enterre ton mélange dans un jardin (chez des amis ou le jardin partagé de ta ville).

Et oui, à la base, c’est l’utilité qu’on donne principalement à un bokashi.

Il faut l’enterrer assez profond (environ à la profondeur d’une bêche) afin que les micro-organismes puissent survivre (sans air) et continuer à faire leur boulot.

Voilà tout pour mes conseils Mathieu.

Ah, dernier des derniers conseils.

Si tu as accès à un composteur ou un lombricomposteur, tu peux en mettre à l’intérieur (en gardant en tête que ce n’est pas la meilleure des solutions).


Voilà tout.

Pour finir, j’ai une question pour vous qui me lisez.

Pratiquez-vous le compostage bokashi ?

Si oui, je serais curieux de savoir ce que vous en faites ?

Dites-le moi en commentaire 😉

PS : mon bokashi.

Un petit potager dans un jardin de banlieue parisienne…

Bonjour, j’ai un petit potager dans un jardin de banlieue parisienne. La partie réservée aux légumes est d’environ 30 m². Lorsque les gastéropodes épargnent les cultures, j’arrive sans problème à faire pousser des tomates, courges et courgettes (à condition de les polliniser à la main…) ainsi que des haricots, pois, blettes, salades et choux. Par contre je n’ai jamais réussi à faire pousser de légumes racines, ni de poireaux qui restent de la grosseur d’un stylo. Pourtant mon sol n’est pas lourd, je ne sais pas comment faire… Mon jardin n’a connu aucun traitement depuis 14 ans que j’y suis, je recycle tous mes déchets végétaux. Le potager a été recouvert des feuilles de 3 gros tilleuls cet hiver… Bref normalement les conditions sont favorables. Si tu as une idée, merci pour ton aide ! Et dans tous les cas, merci pour tes articles /mails.
Anonyme.

Tout d’abord, félicitation pour l’apport de feuilles de tilleul.


Non seulement parce que c’est difficile de trouver de la matière organique en milieu urbain, mais aussi parce que le tilleul fait un très bon paillage (il se décompose beaucoup plus rapidement que la plupart des autres feuillages et en plus il est très productif et mellifère).

D’ailleurs, en parlant d’abeilles, pourquoi ne pas en héberger quelques-unes ?

Elles ne sont pas dangereuses et ça t’éviterait de polliniser tes cucurbitacées à la main.

Pas la peine de te transformer en apiculteur (ou apicultrice ?).

Juste quelques abris à abeilles solitaires orientés vers le soleil et ça se débrouille tout seul !

Les ratés de légumes racines

Je vais avoir du mal à te répondre avec si peu de précisions.

Ca peut venir de plein de facteurs comme l’exposition ou de la façon dont tu prépares ton sol par exemple.

Mais apparemment le problème ne vient pas de là vu que tu recycles tout des déchets organiques sur place et depuis de nombreuses années (ce qui doit rendre ton sol très meuble).

Peut-être que tu pailles trop.

Les semis directs de légumes racines ont généralement du mal à passer au travers des paillages épais.

Le problème peut aussi venir des gastéropodes qui sont assez présents à ce que je vois.

Il y a aussi les fourmis !

Je ne sais pas si tu en as mais sache qu’elles peuvent te chaparder tes graines… (les campagnols aussi).


Bref, j’ai tout de même 2 conseils.

Tu peux essayer de faire pré-germer tes graines dans l’eau quelques heures ou quelques jours avant de les semer.

Sinon (et c’est ce que je fais), c’est de tout semer en godet avant de mettre en pleine terre.


Pour ce qui est des poireaux je ne suis pas un grand connaisseur..

..en fait, c’est la première année que je réussis le semis et pour le moment j’en suis au stade du repiquage.

Tout ce que je sais c’est que je les ai semé à la volée dans un godet de 10.

Il faut bien enterrer la graine (au moins 1 centimètre) et lorsque tu les repiques en pleine terre, il faut leur faire une coupe assez radicale au niveau du feuillage et des racines.


Voilà.


En tout cas j’espère t’avoir aidé.

Le temps des limaces en ville

Ces derniers jours il a beaucoup plu.

Et toutes limaces du jardin sont sorties pour dévorer les quelques plantations que j’avais commencées (salade, tomate et courge..).

Arf, pendant un mois je n’avais pas assez d’eau pour arroser mes jeunes pousses (+ de 40 jours sans pluie) et voilà que maintenant j’ai de l’eau en abondance dans mes barils mais je n’ai plus rien à arroser ! Sacrée loi de la nature…

Les invasions de limaces c’est une catastrophe et j’imagine que vous en avez aussi payé les pots cassés la semaine dernière..
Sinon soyez conscient de votre chance s’il vous plaît 😊

Lutter contre les limaces en semant des laitues

Bref, comme je vous en parlais il y a quelques semaines, cette année j’ai optimisé mes semis et j’ai produit énormément de laitues (+ d’une centaine..).

C’est pas mal de boulot pour finalement me retrouver au pied du mur presque 2 mois plus tard avec zéro laitue..

..et ça fait mal, très mal (j’en ai quelques-unes qui tiennent dans les pots de la terrasse mais plus aucune au jardin partagé).

Comme d’habitude, je ne me décourage pas et je continue à en semer.. ça finira bien par passer !

Bref.


Dans ce moment de solitude j’ai eu de l’empathie pour les personnes qui choisissent d’utiliser un anti-limace (surtout les maraîchers qui vivent de leur production..).
Et ouf que ce n’est pas mon cas..

Mais ça n’a duré qu’une fraction de seconde.

Moi, j’ai choisi de jardiner avec la nature.

De m’insérer dans un écosystème en acceptant de ne pas tout contrôler.

Et, à travers cette voie, je veux être un exemple et démontrer qu’on peut faire un potager en permaculture n’importe où, sans utiliser d’engrais, de fongicides, d’herbicides et d’insecticides (même en ville et dans des pots de fleurs !)

D’ailleurs, je suis en train de constater que ça fonctionne !
Sur la terrasse pour le moment.

Et oui, si vous vous souvenez bien, l’année dernière j’ai eu une magnifique laitue (ce qui a ramené mon taux de 0 laitue récoltée pour 10 laitues plantées à (presque) 1 laitue récoltée pour 10 laitues plantées).

Et cette année (la 3 ème année) je constate que le ratio est en train de se rapprocher des 2-3 laitues récoltées pour 10 laitues plantées !

Vous vous demandez pourquoi j’ai atteint ce genre de résultat ?

Fab aurait-il craqué pour du ferramol sans rien nous dire ?

Non bien évidement !

C’est juste l’équilibre qui commence à s’installer et je suis en train de découvrir pourquoi ! (et si j’avais su ça avant j’aurai sûrement gagné un an ou deux !).

Viser une certaine stabilité

Dans un jardin en permaculture, que ce soit sur une terrasse en permaculture urbaine ou un jardin de campagne, on ne lutte pas contre la nature mais on l’utilise pour créer un équilibre.

C’est de la systémie.

Une recherche constante d’équilibre.
D’ailleurs, la nature le fait très bien sans nous…

Un équilibre dans lequel il n’y a pas de place pour les « invasions » (ou du moins pour que les invasions ne soient pas trop importantes et éternelles..).

Les prédateurs de la limace

Il est souvent conseillé d’attirer des prédateurs comme le hérisson, le carabe, le crapaud, etc…

Et pour ça, il est nécessaire de leur créer une niche, un abri…

Bref je ne vais pas vous refaire un cours là-dessus.

J’aimerais mettre la lumière sur un prédateur dont on parle peut.

Ce prédateur, c’est le lézard des murailles (c’est le lézard classique que vous voyez de partout, il mesure environ 20 cm).

Et ouais, j’ai bien l’impression qu’il a régulé la population de limaces sur ma terrasse !

Chaque année, je vois de plus en plus de lézards et de moins en moins de limaces.. coïncidence ?

J’ai fait quelques recherches et effectivement le lézard des murailles se nourrit des œufs des escargots et des limaces !
J’ai aussi le sentiment qu’il les mange aussi à l’âge adulte mais ça fait plus d’un an que je surveille ça et je ne l’ai toujours pas pris la main dans le sac !

Sacrée découverte non ?

Du coup, j’ai décidé d’inviter le lézard au jardin partagé..

..et pour ça, j’ai simplement fait un tas de pierre en plein soleil à l’endroit où j’aimerais qu’il s’installe. (l’avantage du tas de pierres c’est qu’il est un abri pour les limaces la journée au même moment où le lézard prend le soleil… du coup, pour lui c’est le gîte et le couvert !).

Et, croyez-le ou non, le lendemain même j’ai vu qu’il y avait déjà un lézard qui faisait bronzette sur une de ces pierres !

Voilà, je vais continuer à observer tout ça et je vous prendrais une belle photo le jour où j’en verrai un dévorer une limace.

Si vous aussi vous êtes en ville ou dans un jardin clos sans point d’eau et que vous ne voyez pas comment attirer les hérissons, les crapauds et autres prédateurs de la limace, je vous invite à installer des abris à lézards.. (attention tout de même au poids si vous êtes sur un balcon).

D’ici un an ou deux vous serez certainement surpris de voir la population de limace diminuer.. du moins c’est ce que j’ai constaté sur ma terrasse et que je vais tester au jardin.

Si vous voulez aller plus loin sur la lutte contre les limaces, je vous recommande chaudement cet article.

PS : un autre super article à lire et relire sur la culture avec les limaces.

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